Le recrutement des futurs cadres de l’administration guinéenne lancé
Dec 09, 2011
«Le processus de recrutement des futurs cadres de l’administration guinéenne commencera le vendredi, 9 décembre», dixit Prof. Alpha Condé. C’est parti pour la 4ème édition du Salon de l’emploi et des investissements (SADE). Un espace offert aux milliers de jeunes en quête du premier emploi grâce au Forum des Jeunes de Guinée (FOJEG) de rencontrer de potentiels employeurs pour des opportunités d’embauche ou de stage. Une initiative qu’accompagnent le Ministère de la Jeunesse de l’Emploi des Jeunes et celui de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle.
Ainsi, les 72 heures seront marquées par des ateliers et des conférences thématiques, des entretiens entre participants, des expositions etc.
Les thèmes retenus pour les conférences dénotent du pas franchi et donc, de la dimension qu’a prise ce rendez-vous depuis sa première édition jusqu’à la présente rencontre. On peut citer:
- L’investissement en Guinée, un facteur pour la création de l’emploi ?
- Fonds de garantie des industries culturelles ; Banque CEDEAO/OIF
- Présentation de l’Agence pour la Promotion des Investissements privés (APIP) et du Guichet unique
- Problématique de l’emploi des jeunes en Guinée
- Femmes et entreprenariat en partenariat
- Le marché de l’emploi en Guinée : enjeux, perspectives, solutions.
Ainsi qu’on le voit, les organisateurs ne pouvaient que forcer l’adhésion d’un beau monde à leur initiative en innovant d’édition en édition.
Leur devise étant : Informations, Formations, Echanges, Contacts. Des paramètres, une fois maîtrisés à travers des séances de formation, pourraient offrir aux jeunes, à la recherche du premier emploi, des opportunités de stages de formation ou des chances de recrutement.
Le Président du Forum des Jeunes de Guinée (photo) a tout d’abord commencé son intervention par se faire le porte-voix de ces milliers de jeunes à la haute attention du Président de la République:
«Les jeunes qui adhèrent à l’esprit du Forum des Jeunes de Guinée attendent, demandent et exigent même, qu’on leur fasse confiance. Cela a commencé, Monsieur le Président de la République. Cela doit continuer, s’accentuer dans toutes les sphères sociales, politiques et économiques de notre pays. Plus que toute autre couche sociale, c’est à la jeunesse que revient la charge de porter et garantir le développement, la prospérité et les libertés d’aujourd’hui.»
Appréciant l’engouement qui se manifeste au niveau des jeunes, Moustapha Naïté semble satisfait: «Quand on voit ces nombreux jeunes qui viennent pour rencontrer ces entreprises, pour suivre aussi les conférences, pour s’éduquer, s’informer, c’est vraiment un grand soulagement. Parce que la réussite dépend de l’information. Quand on n’a pas l’information, il est difficile de passer à l’autre cap qui est la réussite. Donc aujourd’hui, nous sommes très heureux, très satisfaits de savoir que nous avons mis en place un espace de rencontre et d’information.»
Beaucoup d’entreprises se sont d’ailleurs offertes en partenaires du Fojeg et assurent le renforcement des capacités de ces jeunes chercheurs d’emplois ; si elles ne les embauchent pas aussitôt.
Le directeur des programmes du Fojeg, Sansy Kaba Diakité, situe sur la stratégie de sa structure: «On a voulu que les entreprises, partenaires du salon, expliquent à ces jeunes, leurs politiques d’investissement, leurs politiques de recrutement ; ça, c’est l’information, pour aider ces jeunes à mieux se préparer et pour acquérir les emplois, les milliers de stages et d’emplois que ces entreprises auront à offrir dans les années à venir.»
Et le Président de la République sera le premier à se mettre dans la peau des organisateurs. Il leur a rendu la monnaie de leur engagement à aider les structures étatiques à d’abord faire comprendre aux uns et autres, notamment les partenaires du gouvernement la problématique de l’emploi dans le pays. Ensuite, ils tentent de redonner espoir à ces jeunes qui, des années durant, se sont considérés, à l’image des nombreuses générations sorties d’écoles, comme des laissés-pour-compte.
La cérémonie de lancement a ainsi connu la présence effective du Président de la République. Le Professeur Alpha Condé était à cette occasion, habillé en pantalon blue jeans, chemise assortie et casquette blanche. Une présentation qui a fait "exploser l’applaudimètre" dans la salle du congrès du Palais du peuple.
Dans son intervention, le Chef de l’Etat a salué la tenue de ce salon: «C’est pour moi, un moment de partage qui me permet de mesurer vos attentes, de vous confier l’ambition que je nourris pour vous et enfin, de partager les vérités qui feront la Guinée de demain. Ce sont ces vérités que vous avez eu le courage de me dire le 2 octobre dernier lors de la 21ème journée de la jeunesse, lorsque vous avez déploré la faiblesse de votre formation, l’absence d’accompagnement dans votre demande d’insertion professionnelle, l’inadéquation entre la formation et l’emploi, l’impossibilité d’acquérir l’expérience professionnelle et tant d’autres handicaps qui réduisent vos chances de trouver du travail.
Ce jour-là, j’ai pris l’engagement de vous donner enfin la chance d’acquérir cette fameuse expérience qui vous a fait tant défaut en créant un nouveau corps de responsables financiers au sein de notre administration.»
Et le Chef de l’Etat d’annoncer la bonne et inattendue nouvelle: «Je suis en mesure de vous annoncer que le processus de recrutement des futurs cadres de l’administration guinéenne commencera le vendredi, 9 décembre [tonnerre d’applaudissement]»
Le Professeur Alpha Condé dira qu’il a déjà instruit «les services compétents pour recruter, former et déployer 300 jeunes destinés à être des administrateurs des services publics comptables et financiers. Il faut qu’on explique très bien, a précisé le numéro Un guinéen. On fera appelle à candidature et on sélectionnera 300 parmi les dossiers. Les 300 vont suivre une formation d’un mois d’abord, sous la supervision d’un cabinet compétent. Et ce cabinet fera le classement.
Ce qui nous détruit ici, c’est qu’on ne veut pas voir la compétence, on veut voir la répartition ethnique. Mais si nous voulons faire un Etat moderne, il faut qu’on cesse de tomber dans le piège ethnique. Nous voulons une administration moderne, une administration informatisée. Cela veut dire, l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Donc, ces jeunes seront classés et on les nommera en fonction de leur classement. Si les 10 premiers sont peulhs, on nommera ces 10 premiers ; si les 10 premiers sont sosso, on nommera ces 10 premiers ; si les 10 premiers sont maninka, on les nommera ; si les 10 premiers sont nalous, on les nommera.»
Le Président de conseiller: «Il ne faut plus vous laisser instrumentaliser. La Guinée n’est pas une République Fédérale où les Etats Fédérés doivent être représentés (…) Nous sommes un Etat unitaire. Nous sommes des Guinéens. Il faut que la jeunesse guinéenne intègre qu’elle est d’abord guinéenne.»
A peine, avait-il fini de développer ces idées et qu’il entamait un autre volet de son intervention que le Palais du peuple s’est retrouvé dans le noir. Le Chef de l’Etat après quelques 55 secondes de patience, a quitté la salle des congrès.
Pour ne pas conférer un goût d’inachevé à la rencontre qui était vraiment de toute beauté, le Professeur Alpha Condé va visiter les différents stands d’exposition aménagés à cette occasion.
AfricaLog.com
