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Rama Yade est une "menteuse"?

Dec 22, 2011

Jusque-là cantonnée à la sphère politique, la radiation des listes électorales de Rama Yade (Parti radical) à Colombes (Hauts-de-Seine) où elle est élue, a pris un tournant judiciaire jeudi avec l'ouverture d'une enquête préliminaire consécutive à un signalement du maire PS.

Sollicitée par l'AFP, Rama Yade n'avait pas réagi jeudi en milieu d'après-midi. Le maire Philippe Sarre a transmis mercredi «l'ensemble des faits relatifs à cette affaire» au parquet de Nanterre, saisi six jours après la «radiation d'office» de l'ancienne secrétaire d'Etat, en raison d'une irrégularité sur sa domiciliation.

A l'origine de ce signalement, «aucun complot mais la mise en lumière d'une irrégularité», a expliqué dans un communiqué M. Sarre, qui entend ne pas se laisser «impressionner» ni «traîner dans la boue» par l'ex-secrétaire d'Etat qui l'a accusé de comploter contre elle. «Rama Yade tente de sortir d'une situation délicate en faisant des déclarations fracassantes sur de prétendus complots ou cabales dont elle serait victime. Mais elle n'est pas victime. Elle ment aux électeurs de Colombes en prétendant avoir un domicile réel sur la commune», a estimé le maire socialiste, qui a saisi la justice sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale. Cet article dispose que «tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République».

Candidature «légitime»

L'ex chouchou des sondages, conseillère municipale et régionale, qui veut briguer en juin la circonscription d'Asnières-Colombes-sud, actuellement aux mains du député UMP Manuel Aeschlimann, avait été radiée «d'office» le 15 décembre par la commission des listes électorales du bureau n°1 de Colombes.

Le Parti radical avait affiché lundi son soutien à la candidature «totalement légitime» de Rama Yade, en déplorant «les polémiques et attaques personnelles» dont elle a fait l'objet, les jugeant pas «dignes d'élus».

Quelques jours avant sa radiation du bureau n°1, l'ex-secrétaire d'Etat avait engagé les démarches nécessaires pour être inscrite dans un autre bureau de vote de la ville. La commission doit se prononcer le 5 janvier sur cette réinscription qui ne devrait pas poser de difficultés. La vice-présidente du Parti radical a nié toute radiation, invoquant un «simple changement de bureau de vote consécutif à un changement d'adresse».

Pourtant, le 15 décembre, c'est une «radiation d'office» des listes électorales qui a été décidée par la commission de révision car elle ne justifiait pas de son attache avec la ville de Colombes, ont expliqué des sources proches du dossier.

Selon ces sources, cette commission administrative constatait que l'adresse fournie était celle de son association «Agir pour Colombes» et non son lieu d'habitation et qu'il avait été impossible de localiser une boîte aux lettres à son nom.

De plus, la commission constatait que Rama Yade n'apparaissait pas au rôle des contributions directes communales au titre des cinq dernières années.

Dénonçant dans la presse «un quarteron de comploteurs», elle s'en était pris outre à Philippe Sarre, à des élus UMP dont son concurrent Manuel Aeschlimann, qui l'avaient accusé de ne pas vivre à Colombes et de privilégier son domicile parisien. - Avec Libération

 

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