Le cadre du dialogue politique entre le pouvoir et la classe politique guinéenne ouvert le 27 décembre 2011 mais reporté le 29, a repris ce lundi 2 janvier 2012. Aussitôt commencé, aussitôt renvoyé au mercredi, 4 janvier. Et pour cause!
Le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition et l’alliance ADP (Alliance pour la démocratie et le progrès) dans une déclaration conjointe lue par Faya Millimono de la Nouvelle génération pour le République, ont estimé que les partis politiques doivent clairement prendre position pour un camp ou pour un autre, «en fonction des convictions» sur plusieurs points essentiels. AfricaLog.com qui a obtenu copie de cette déclaration vous livre son contenu en intégralité.
«Après deux rencontres au Palais du Peuple sur invitation respectivement du gouvernement et du Comité de facilitation, en vue de la mise en place d’un cadre pour le dialogue politique, l’ADP et le Collectif constatent que le cadre envisagé est loin d’être celui qu’ils ont toujours sollicité auprès du gouvernement et pour lequel ils ont entrepris, depuis Avril 2011, des démarches auprès des institutions républicaines, des organisations de la société civile et des partenaires au développement.
Pour l’ADP et le Collectif, il s’agit d’un dialogue bipartite mettant en présence le gouvernement et ses partis alliés, d’une part, et l’opposition politique représentée actuellement par l’ADP et le Collectif, de l’autre.
Cependant, il faut signaler que l’ADP et le Collectif reconnaissent que chaque parti légalement constitué dans notre pays a le plein droit de participer à un dialogue politique. Toutefois, dans le cas présent, il faut le faire en prenant position clairement, soit pour un camp soit pour l’autre en fonction des convictions sur les points essentiels suivants:
1) la restructuration ou non de la Commission Electorale Nationale Indépendante et ses démembrements,
2) l’audit du fichier électoral, sa révision et sa cogestion avec les partis politiques ou la reprise intégrale du recensement des électeurs,
3) la reprise ou non de tous actes posés par la CENI depuis le mois de mai 2011,
4) l’annulation ou non du protocole d’entente entre le MATD et la CENI ainsi que de tous les marchés accordés de gré à gré par la CENI,
5) la reprise intégrale ou non des commissions administratives de révision des listes électorales (CARLE),
6) l’amendement ou non de l’article 162 du Code électoral qui confère des pouvoirs décisionnels exorbitants au Président de la CENI,
7) le rétablissement dans leur fonction ou non des conseils communaux dissouts au mépris des articles 80 et 100 du Code des Collectivités Locales,
8) la neutralité ou non de l’administration dans le jeu politique, particulièrement dans le processus électoral,
9) le libre exercice ou non des activités politiques sur toute l’étendue du territoire,
10) l’accès ou non des partis d’opposition aux medias publics, etc.
Pour un rappel historique, les dialogues politiques antérieurs qui ont permis de surmonter des crises ont tous été des dialogues bipartites. C’était le cas en 2006, lorsque le dialogue politique qui permit entre autres la création de la CENI fut organisé entre un comité interministériel représentant le gouvernement et l’opposition d’alors. De même, en 2009 lorsque seuls le CNDD et le Forum des Forces Vives de Guinée participèrent au dialogue pour aboutir aux accords de Ouagadougou de janvier 2010.
En tout état de cause, l’ADP et le Collectif, tout en renouvelant leur attachement total à un dialogue bipartite, se réservent le droit d’user de tous les moyens légaux susceptibles de leur permettre d’y parvenir. A défaut, ils en tireront toutes les conséquences qui s’imposent.
Faite à Conakry le 2 Janvier 2012
L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès et le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition.»
Il faut souligner qu’avant de lever la séance, le Président du Comité de facilitation du dialogue, Mgr Albert Gomez a fait des propositions allant dans le sens de diminuer le nombre de participants. Structuré en mouvance présidentielle, opposition et centristes. Mgr Gomez a demandé que chacune des trois (3) parties désignent cinq personnes avec des mandats pour les représenter à la rencontre du mercredi 4 janvier.
Surpris de la réaction du Collectif et de l’ADP et visiblement contrarié, Mgr Gomez n’a pas voulu répondre aux questions de la presse.
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