Appel à de nouvelles élections en RD Congo
Jan 09, 2012
L'ONG congolaise Voix des sans Voix (VSV) a appelé dimanche à l'organisation de nouvelles élections après un délai raisonnable en République démocratique du Congo suite aux irrégularités constatées lors des scrutins présidentiel et législatifs du 28 novembre.
Le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila a été proclamé vainqueur de la présidentielle à un tour avec 48,95% des voix, mais l'opposant Etienne Tshisekedi, arrivé deuxième (32,33%), s'est autoproclamé président élu, dénonçant des irrégularités aussi constatées par les observateurs nationaux et étrangers.
Le dialogue entre l'opposition politique et le pouvoir en place en général, et messieurs Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila en particulier, s'avère nécessaire pour une gestion consensuelle de la res publica avant l'organisation d'élections crédibles, écrit la VSV dans son rapport final sur l'observation des scrutins.
Selon l'ONG des droits de l'Homme, un tel dialogue permettrait aux politiciens de gérer (le pays) pour un délai raisonnable avant de planifier des élections qui soient soient réellement transparentes, a précisé dimanche Rostin Manketa, directeur exécutif adjoint de la VSV, en présentant le document à la presse.
Si les acteurs politiques sont de bonne foi, un délai raisonnable ça peut être six mois, ça peut être une année... Mais on ne peut pas prendre les cinq ans, soit la durée du mandat de Joseph Kabila, a-t-il précisé, soulignant que ce serait prendre la population en otage.
La VSV préconise de nouvelles élections supervisées par de nouveaux animateurs impartiaux de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et sanctionnées par une certification des résultats par la communauté internationale pour éviter les contestations, indique le rapport.
Il poursuit que les irrégularités ne sont pas dues à une quelconque inexpérience de l'administration électorale comme tentent de le faire croire certains (...), mais est plutôt le fruit d'une longue et minutieuse préparation en amont et en aval pour les besoin de la cause.
L'incompatibilité entre le nombre d'électeurs attendus et le nombre de bulletins envoyés sur les lieux a été on ne peut plus suspecte et manifestement délibérée, donne pour exemple le document, faisant allusion aux ruptures de stock dans plusieurs bureaux de vote.
Dans son rapport, l'ONG américaine Centre Carter avait relevé des irrégularités et des dysfonctionnements compromettants pour l'intégrité de l'élection présidentielle, mais ne signifiaient pas que l'ordre final des candidats (ndlr: Kabila 1er, Tshisekedi 2e) est forcément différent de celui annoncé par la Céni.
Cependant, pour Rostin Manketa, lorsqu'on parle des bulletins pré-remplis, précochés, qu'on parle des bourrages d'urnes... Je ne sais pas si dans un tel contexte on peut se permettre d'avoir un certain classement, et dire que ce classement est fiable, crédible.
La VSV a déployé 261 observateurs dans six provinces de la RDC, dont 156 à Kinshasa. Ils ont notamment couvert 452 bureaux de vote et de dépouillement, sur les quelque 64.000 que compte le pays, grand comme près de quatre fois la France et aux infrastructures délabrées ou inexistantes. – AfricaLog avec agence
