En fin de weekend, le ministre d’Etat chargé des Travaux Publics et transports, Bah Ousmane a invité les journalistes dans la salle de conférence de son département pour leur souhaiter bonne année 2012. En marge de la rencontre, le président de l’UPR (Union pour le Progrès et le Renouveau), a rappelé son alliance avec l’Alliance arc-en-ciel pour la présidentielle de 2010. Il n’a également pas oublié de dire qu’il conjuguera le même verbe avec la même alliance pour les élections législatives dont on ignore encore la date.
«Vous êtes connaisseurs de la scène politique guinéenne. Vous savez qu’à l’UPR, nous sommes jusqu’auboutistes, lorsqu’on parle d’engagement», soutient le ministre Bah Ousmane avant de poursuivre: «Nous avons pris la décision d’aller à l’arc-en-ciel pour accompagner le Pr Alpha Condé au second tour de l’élection présidentielle». Ce n’est pas à la veille des législatives que l’UPR se retirera de l’alliance arc-en-ciel».
Il pense même que l’arc-en-ciel sera majoritaire dans la future Assemblée nationale. En tous les cas, il a sa stratégie: «Nous sommes en face des échéances législatives dont nous avons l’expérience. Nous trouverons le moyen de créer la meilleure stratégie possible pour avoir la majorité à l’Assemblée nationale. C’est ça en fait l’objectif» Les cadres de son département, ont fortement applaudis.
Que pense-t-il de la déclaration du Secrétaire général de la Francophonie, M. Abdou Diouf qui a estimé la semaine dernière que le dialogue politique guinéen est bloqué?
Bah Ousmane disserte: «Je rappelle que maintenant, je suis opposant historique dans ce pays». Il affirme avoir dit au «Président Diouf que le dialogue politique en Guinée a toujours suscité des passions. Autant hier, il était difficile voire impossible d’avoir un dialogue ouvert, autant aujourd’hui le pouvoir en place est ouvert au dialogue. Il se prête même à certaines exigences de l’opposition. Ce que nous n’avions pas connu hier».
Pour lui, le dialogue n’est pas bloqué et que dans le processus d’un dialogue, il y a toujours des péripéties de ce genre. «Nous rencontrons des péripéties inhérentes au dialogue. S’il se passe de manière fluide, il n’a aucun enjeu. Lorsqu’on ne s’entend pas au cours d’une séance, on la suspend. Chacun retourne à sa petite réflexion. C’est sûr lorsqu’on se retrouve le lendemain, on pourra avancer».
De l’arrêt des travaux de construction du chemin de fer Conakry-Niger démarrés en toute pompe en mars 2011 sous la présidence d’honneur de l’ex-président Brésilien, Lula Da Silva?
Des études éraient en cours pour sa reconstruction. C’est vrai, reconnaît le chef du département des TP et transports, qu’il y a eu des travaux qui ont été lancés à un moment donné avant d’être arrêtés. «Il s’est passé que ceux qui avaient inscrit cette question pendant la deuxième République nous avaient laissé un dossier tel qu’on pouvait le faire. Mais l’on s’est aperçu après tout, que les études n’avaient pas été tout à fait complètes et que les paramètres de la ligne ne correspondaient pas aux exigences que nous connaissons aujourd’hui en matière de développement du ferroviaire…».
M. Bah Ousmane a rappelé aussi que l’ancien chemin de fer disposait d’une ligne métrique avec un écartement des rails d’un mètre. Le standard actuel en retient 1m 43. «Dès lors que cette décision a été prise, le projet a pris un coup. Il s’est arrêté là. Mais nous avons demandé à nos partenaires de nous assister à faire des études allant dans le sens de mettre la voie standard » déclare-t-il avant de dire qu’il est impérieux tout de même de faire les 40 premières kilomètres (Kaloum-Kagbèlen) pour désengorger le Port autonome de Conakry. Parallèlement, annonce le ministre, des études techniques seront menées sur tout le tracé du Conakry-Niger (Kankan) avec «un embranchement sur Kérouané». Un protocole d’accord devrait être signé cette semaine avec le géant minier, Rio-Tinto, dans le cadre de ce projet.
De la réalisation de l’aéroport de Maférinya?
Un projet futuriste, selon Bah Ousmane qui pense qu’il y a beaucoup de questions au tour de l’aéroport de Gbessia, du point de vue géographique, mais aussi du point de vue exploitation, avec «le bijou qu’on a», on peut s’en tenir à celui-ci. Car nous n’avons même pas «deux à trois compagnies qui viennent ici.» Et de conclure : «Il va falloir faire l’exploitation pleine de Gbessia et développer les études sur Maférinyah… Un aéroport ne se construit pas en deux ou trois ans, mais c’est du long terme».
Le ministre d’Etat chargé des TP et transports a aussi parlé du problème institutionnel qui oppose son département à celui de l’Agriculture dans le domaine des pistes rurales. Mais également à celui qui oppose les TP à l’Habitat notamment la réalisation du pont de la corniche nord, au niveau de Taouyah (Commune de Ratoma).
Contre le ministère de l’Agriculture, M. Bah Ousmane accuse: «Si on fait l’évaluation des investissements, à l’Agriculture on fait beaucoup plus de pistes rurales que d’aménagements. Or, c’est l’inverse qui aurait dû se faire. Mais nous allons essayer de régler ce problème entre nous».
Il regrette que l’Habitat, ait engagé un «dossier d’appel d’offres sans base technique» pour la réalisation du pont de la Corniche de Taouyah qui a coulé alors qu’il a, lui aussi, lancé les études techniques pour la réalisation de l’ouvrage. L’année dernière, les riverains de ce pont se sont dit victimes d’inondations de leurs domiciles, suite à la «bassesse du pont» qui empêchait l’écoulement des eaux de pluies. Mais de tels problèmes institutionnels sont nombreux dans le gouvernement du président Alpha Condé.
Entre autres, ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat avec le ministère du Plan… Il a annoncé la réalisation de beaucoup de projets sous fonds propres du Gouvernement dont deux transversales dans la haute banlieue de Conakry, pour rendre la circulation fluide. Parmi ces nombreux projets portant notamment sur les routes nationales, le ministre Bah Ousmane demande le soutient des partenaires dont le déblocage du 10ème FED (Fonds européen pour le développement) dont l’échéance de décaissement courait de la période de 2008 à 2013. Le montant du 10ème FED était estimé à plus de 250 millions d’euros. Mais suite à la crise institutionnelle à répétition dans le pays depuis la fin 2008 avec la mort du Président Lansana Conté à nos jours, (l’Assemblée nationale n’est pas encore mise en place), le déblocage de cette manne financière n’a pu s’effectuer. Vivement donc les élections législatives!
AfricaLog.com