Plusieurs lots de viande de brousse illégale provenant essentiellement d'Afrique et saisis dans cinq aéroports aux Etats-Unis étaient porteurs de pathogènes potentiellement dangereux pour l'homme, selon une recherche publiée dans la revue américaine PloS One.
Les analyses effectuées sur ces lots, confisqués entre autres à l'aéroport John F. Kennedy de New York, ont révélé la présence de rétrovirus de l'immunodéficience simienne (VIS), l'équivalent chez le singe du VIH chez l'homme, responsable du SIDA.
Elles ont aussi permis de découvrir des virus T-lymphotropiques (STLV), les ancêtres des HTLV humains passés du singe à l'homme tout comme le virus de l'immunodéficience simienne (VIS). Certains HTLV sont la cause de leucémies.
Les chercheurs ont en outre trouvé dans ces viandes de brousse plusieurs variantes de virus responsables de l'herpès chez le singe.
Certains de ces pathogènes ont été repérés dans des viandes provenant d'espèces de singes en danger d'extinction, notamment le babouin de Guinée, ainsi que d'espèces de chauve-souris et de rats.
Les chargements ont été saisis dans les bagages de passagers et dans des colis postaux.
Les auteurs de l'étude soulignent la nécessité de prendre des mesures de surveillance plus efficaces pour s'assurer que ce commerce illégal de viande de brousse ou d'animaux exotiques ne conduise à l'émergence d'épidémies chez l'homme.
Ces scientifiques estiment à environ 75% les infections résultant d'un contact direct de l'homme avec un animal (morsure) ou d'une consommation de la viande de l'animal.
Le Sida est un exemple classique de transmission d'une infection de l'animal à l'homme. Les virologues estiment que l'origine du VIH (virus de l'immunodéficience humaine) vient des primates tout comme le SRAS, ou syndrome respiratoire aigu sévère, qui en 2003 avait fait 800 morts surtout au Canada.
Bien que ces résultats proviennent d'une petite étude pilote, ils nous rappellent le risque potentiel pour la santé publique que représentent ces importations illégales de viande de brousse. Nous espérons pouvoir mieux cerner ce risque avec une surveillance accrue dans les ports d'entrée du pays, souligne le Dr Kristine Smith, de EcoHealth Alliance, qui a dirigé l'enquête.
Jusqu'à présent, il est difficile d'estimer l'ampleur de ces importations illégales essentiellement destinées à la communauté africaine, où ces viandes --fumées ou séchées-- sont vendues sous le manteau, a expliqué George Amato, directeur du centre de préservation génétique du Musée d'Histoire Naturelle de New York, co-auteur de ces travaux.
Une étude datant de 2010 avait montré que cinq tonnes de viande d'animaux exotiques entraient illégalement à Roissy via les bagages de passagers chaque semaine. – AfricaLog avec agence