Le dialogue politique engagé en Guinée pour l’organisation des élections législatives prend l’allure d’un problème complexe, des équations politiques à plusieurs variables, aussi complexe que la quadrature du cercle.
Avant l’irruption spectaculaire de Mamadou Bah Baadiko avec son «bloc de l’opposition constructive», qui a bousculé le champ d’opération de l’opposition radicale, tous les regards des observateurs et analystes étaient braqués au «Centre».
En attendant le coup d’envoi du dialogue, le facilitateur, Mgr Gomez a déjà annoncé que 23 membres participeront aux débats:
-5 représentants des Centristes [le Club des Républicains CDR, le Collectif des Alliés Politiques pour la Démocratie, CAPD]
-5 représentants de l’opposition [2 sièges pour le Bloc de l’opposition constructive (le Front d’Union pour la Démocratie et le Progrès (FDP) et 3 sièges pour l’opposition radicale (le Collectif des Partis pour la Finalisation de la Transition, CPFT et l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès, ADP)]
-5 représentants de la mouvance présidentielle [RPG arc-en-ciel et alliés]
-2 représentants du gouvernement
- 6 représentants du comité de médiation
Quelques données aux chers lecteurs d’AfricaLog.com pour analyser, interpréter et trouver la position des «Centristes».
Selon le «Centriste» Mamadi Diawara, Président du PTS, le «Club des Républicains est une force qui est ni suiviste ni qui n’enregistre, mais qui encaisse et s’arrête. C’est une force politique majeure qui aura des décisions politiques, qui s’engagera en fonction de la lancée ou de la vision démocratique de telle ou telle décisions». Assez complexe à analyser.
«La Guinée est une entité géographique quadripartite. On ne peut pas prendre un couteau, diviser l’opinion en deux! Entre le "oui" et le "non", il y a "peut être". Entre une porte fermée et une porte ouverte, il y a porte entrebâillée. Donc forcément, le centre. On pourra peut-être trouver une solution», selon l’analyse du leader de l’UPG, Jean Marie Doré. Qui peut faire mieux?
«Il n’y a pas de question qui ne puisse pas trouver des solutions (…) Parce que tout le monde est bloqué, ce n’est pas que le gouvernement, mais la Guinée». Il faut prendre note de la «tangente» du porte-parole du «Centre», Ibrahima Kassory Fofana de «Guinée Pour Tous».
Un «Centre de symétrie» ou un «Centre de gravité»?
Par «approximation», l’opposition radicale (ADP, CPFT) a trouvé que le «Centre» roule pour le camp présidentiel et insiste mordicus pour un dialogue bipartite avec d’un côté la mouvance présidentielle (gouvernement, centristes, alliés politiques, etc..) et de l’autre l’opposition.
On se souvient que lorsque les leaders politiques ont été invités au palais, le Président Alpha Condé a «oublié» son ancien allié de l’Alliance Arc-en-ciel et leader du PEDN, Lansana Kouyaté. Frustré, Lansana Kouyaté qui se réclamait du «Centre» et ses alliés de l’ADP ont basculé dans l’opposition radicale.
Jean Marie Dore qui était membre de l’ADP a claqué la porte, foncé «dans les bras» du Président et s’est repositionné au «Centre» avec ses amis «Centristes» du Club des Républicains.
L’ADP démontrait alors que le «Centre» n’est pas en mesure de garder une distance égale entre la mouvance présidentielle et l’opposition. Ce n’était pas un «Centre de symétrie».
Les «Centristes» du dialogue inclusif à savoir le Club des Républicains d’Ibrahima Kassory Fofana et alliés, le Collectif des Alliés Politiques pour la Démocratie, de Jean Marc Telliano et alliés sont composés pour la plupart des partis politiques qui ont soutenu la candidature d’Alpha Condé lors du second tour de la présidentielle de 2010. Ces partis politiques, anciens alliés du parti au pouvoir se sont repositionnés au «Centre».
Comme l’ADP, ce «Centre» serait donc un «Centre de gravité» qui pourrait basculer d’un côté ou de l’autre. Le pouvoir étant un champ de gravitation, par «approximation» certains analystes estiment que les «Centristes» vont basculer dans le camp présidentiel après les législatives. Une estimation de mauvais mathématiciens?
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