Le dialogue politique dirigé par Mgr Albert Gomez, s’est poursuivi à huis clos pour la énième fois dans la salle des Actes du Palais du peuple ce 23 janvier, a constaté AfricaLog à Conakry.
Sa suspension la semaine dernière pour permettre au Comité de convaincre le Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l’Alliance pour la démocratie et le progrès, afin qu’ils reviennent sur la table de négociations alors qu’ils boycottent la rencontre au motif qu’ils veulent un dialogue entre eux (l’opposition dite radicale Ndlr) et le pouvoir semble avoir porté ses fruits. C’est ce que l’on pourrait reporter, à la suite de ces propos de Mgr Gomez, président du Comité de facilitation du dialogue: «Il y a eu des avancées très importantes à l’issue des contacts en sous-marin que nous avons eus. Nous sommes arrivés à un point où nos frères qui n’étaient pas dans la salle ont accepté le principe de revenir. Ils sont disposés à revenir reprendre leurs places…».
Selon Mgr Gomez, les points de revendication du Collectif et de l’ADP ont été pris en compte: «Nous les avons rencontré au cours du weekend, ils nous ont confié leurs intentions, leurs désirs, leurs volontés», a-t-il soutenu avant d’ajouter que le Collectif et l’ADP sont prêts à discuter de leurs points de revendication avec les Centristes alors qu’au départ, «ils voulaient un dialogue bipartite».
Le prélat s’est réjouit de la «petite ouverture» faite par les deux blocs qui rassemblent les principaux partis de l’opposition, dite radicale.
Toutefois, le président du Comité et du cadre de dialogue, a confié que son Comité va les «rencontrer aujourd’hui (23 janvier Ndlr) pour leur dire voilà comment nous pensons avoir réglé les inquiétudes que vous avez posées en matière de quota. Parce qu’il ya trois grandes familles: la mouvance, le centre et l’opposition mais de l’autre côté, il y a ceux qui organisent les élections: le Gouvernement et la CENI. Le Gouvernement sera donc dans la salle séparément de la mouvance, puisqu’il n’est pas un parti politique…».
Il est apparemment convaincu que «les efforts» que le Comité a fournis vont aboutir à un succès, parce que le Comité a «essayé de rencontrer tout le monde, de toute tendance confondue, pour discuter des problèmes qui concernent la Guinée, notamment les problèmes liés aux élections législatives prochaines».
Mais a-t-il l’assurance que la CENI va continuer à suspendre ses activités?
Mgr Gomez affirme avoir fait une requête à l’organe chargé des élections en Guinée afin de lui accorder du temps en vue d’approfondir les discussions. «La CENI est d’accord sur le principe. Sur les modalités, nous leur avons proposé un délai qu’ils verront en fonction de leurs impératifs», rapporte-t-il avant d’indiquer que le dialogue n’aura de sens que si la CENI arrête «ses travaux» pendant qu’il se poursuit.
Après l’annonce du retour du Collectif et de l’ADP par Mgr Gomez, AfricaLog.com a joint au téléphone, Faya Millimono, le porte-parole du Collectif pour donner leur position.
Celui-ci a expliqué que leur retour «dépend de l’acceptation de la proposition faite par le Collectif et l’ADP. C’est-à-dire, explique M. Millimono, tout le problème, c’est au niveau du cadre. Nous avons quitté, parce que nous avons estimé que le cadre n’était pas approprié. Nous avons dit que ce n’est pas un dialogue inter-parti que nous allons faire, mais un dialogue avec le Gouvernement. Des propositions ont été faites dans ce sens là et s’ils ont pris ces propositions, nous n’avons pas fermé la porte…».
Le Collectif et l’ADP vont-ils accepter de dialoguer avec le pouvoir et avec la participation des centristes au cadre des discussions?
Le porte-parole Faya Millimono insiste: «Cette affaire du centre a été créée parce qu’on veut mettre l’opposition en minorité. Alors, ce serait quasiment avoir un double centre. C’est-à-dire un centre qui a une position liée à celle de l’opposition et un centre dont la position reflète celle du gouvernement. C’est la nuance de ce qu’on peut appeler centre».
Seriez-vous prêts à accepter que le Gouvernement soit dans la salle avec vous et séparément avec les délégués des partis de la mouvance?
«Je crois, ce que nous avons donné comme message clair, le dialogue, c’est avec le gouvernement. Ceux qui soutiennent le gouvernement, c’est leur choix d’être avec le gouvernement, mais on ne peut pas avoir à la fois dans le cadre, le gouvernement et la mouvance. Le gouvernement doit se faire représenter», a soutenu Faya Millimono.
M. Faya est resté sur sa réserve quant à la participation de l’opposition au dialogue demain (mardi 24 janvier, Ndlr). Mgr Gomez, le président du Comité de facilitation pour le dialogue, a lui promis qu’ils seront dans la salle des Actes du Palais du peuple et d’accélérer le pas afin qu’ils aboutissent à l’organisation des élections législatives démocratiques, transparentes et acceptées de tous.
AfricaLog.com