La validation vendredi soir par le Conseil constitutionnel de la candidature du chef de l'Etat sénégalais Abdoulaye Wade à la présidentielle de février a provoqué une vague de violences dans plusieurs villes du Sénégal. Dans la capitale, Dakar, un policier a tué.
Dès l'annonce de la validation de la candidature du président Wade et du rejet de celle du chanteur Youssou Ndour, des jeunes rassemblés depuis des heures Place de l'Obélisque, à Dakar, à l'appel de l'opposition ont jeté des pierres sur les policiers qui ont riposté à coups de gaz lacrymogène et de matraque.
Les jeunes, armés de barres de fer, ont également mis le feu à des pneus et des courses-poursuites entre eux et les policiers se sont engagées dans les rues adjacentes au lieu de rassemblement.
"Ils ont tué un policier", a déclaré le commissaire de police Arona Sy, du commissariat central de Dakar, sans donner les circonstances de cette mort. Les violences se son poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs autres quartiers de Dakar.
Les télévisions montraient des jeunes érigeant des barricades, brûlant des pneus et des planches sur plusieurs artères, ainsi que des échanges de projectiles et gaz lacrymogènes entre des manifestants, essentiellement des jeunes, et les forces de l'ordre anti-émeutes de police et de gendarmerie.
Des manifestations de colère étaient en cours également dans les provinces: notamment à Thiès et à Kaolack au centre du pays, ainsi qu'à Matam et Ourossogui au nord.
"Coup de force" du président
Le Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis politiques d'opposition et d'organisations de la société civile contestant la candidature du président Wade, a appelé samedi les Sénégalais à "marcher sur le palais" présidentiel pour l'en "déloger".
Abdoul Aziz Diop, un des responsables du M23, a exhorté les Sénégalais "à se joindre au Mouvement pour organiser la reprise du territoire occupé par Abdoulaye Wade et ses sbires".
Youssou Ndour a dénoncé un "coup de force" du président Wade, ajoutant: "Je suis candidat et je le reste", et précisant qu'il avait "48 heures pour un recours" contre la décision du Conseil.
La décision du Conseil constitutionnel sur la nouvelle candidature du président Wade, 85 ans, jugée anticonstitutionnelle par l'opposition, avait fait craindre de violentes réactions. – AfricaLog avec agence