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Le RPG Arc-en-ciel passe à l’offensive

Feb 28, 2012

«L’opposition guinéenne n’est pas une opposition constructive mais une opposition destructive», a déclaré Saloum Cissé, Secrétaire général du RPG.

La mouvance présidentielle s’est réunie au siège du Rassemblement du Peuple de Guinée, (RPG) à Hamdallaye pour faire le compte rendu du dialogue politique inclusif, a constaté AfricaLog.com à Conakry, ce 26 février.

Le Secrétaire général du RPG, M. Saloum Cissé a présidé la rencontre. Avec ses collègues ils ont émis des critiques acerbes contre l’opposition, qui a estimé que le dialogue fut un échec total, pour n’avoir pas abouti à un consensus sur la CENI. Sur la question, la mouvance présidentielle réaffirme que «la restructuration, la recomposition de la CENI n’est ni prévue par la loi, ni opportune. La seule voie légale pour le remplacement d’un membre de la CENI est la vacance de poste suite à la démission, ou par la mort ou encore par une nomination à une haute fonction de l’Etat. La loi ne prévoit nullement l’hypothèse des révocations par le Président de la République…»

C’est pourquoi déclare, M. Cissé, la mouvance, a récusé «les propositions de recomposition et de restructuration de la CENI», estimant que la CENI doit rester dans «sa composition actuelle jusqu’à l’organisation des élections législatives.» Pour lui, si un commissaire de la CENI a fait l’objet d’une condamnation infamante, c’est la CENI qui s’est réunie en session extraordinaire qui pourrait «l’inviter à rendre démission. La CENI pourrait également à l’unanimité prendre une décision d’exclure l’intéressé en cas de son refus de participer à la session. Politiquement, il est difficile d’envisager une recomposition de la CENI sans frustrer des formations politiques, tellement la scène politique guinéenne a fait l’objet de mutation profonde. De 45 formations au moment de la mise en place de la CENI, on est à 160 actuellement…» s’est-il exprimé.

Même que contrairement à l’existence d’hier de deux tendances (mouvance-opposition), il existe une troisième tendance : le Centre. «Cette dernière fait qu’il est nullement possible et inopportun d’ouvrir cette boîte de Pandore aux problèmes multiples et auxquels aucune réponse urgente ne peut être apportée.» La solution que propose la mouvance, c’est une CTA (Cellule technique d’appui) à la CENI qui pourrait apporter plus de transparence aux activités de l’organe croit savoir le RPG-Arc-en-ciel.

Parlant de Louncény Camara, le président contesté de la CENI, M. Cissé précise que quoique celui-ci a été condamné par le tribunal de première instance de Conakry 2 (Dixinn), il avait fait appel en dénonciation de ladite décision. Et qu’enfin, Louncény Camara s’est vu accorder par la Cour d’Appel de Conakry «le bénéfice d’une articulation de la décision de la première instance. Ce qui du coup l’exonère et le blanchi complètement ». Et de rappeler que l’intéressé a été régulièrement réélu à la tête de la CENI dans le respect de la procédure et des mécanismes prévus à cet effet. « Sa destitution serait illégale», affirme-t-il.

Le ministre de l’Administration a annoncé que les élections législatives seront organisées en fin mai. N’est-ce pas une fuite en avant de sa part ou sa façon d’influencer la CENI par rapport à la date qu’elle doit proposer au Président de la République?

Le Secrétaire général du RPG a soutenu mordicus : «Le ministre n’a fait que répercuter la proposition du gouvernement et n’a donné qu’une période. Il a dit d’ici à la fin du mois de mai.»

Du marché donné à Waymark pour la gestion du site central de la CENI?

«Cela n’est nullement le fait du gouvernement guinéen ou de la CENI. L’opération se situe dans le cadre de la coopération entre l’Etat guinéen et l’Afrique du Sud. Le gouvernement a formulé une demande d’assistance technique et financière au gouvernement sud africain en vue de la révision du fichier électoral. La République sud-africaine a alors décidé de mettre à disposition de l’Etat guinéen les kits nécessaires à cette opération… L’Etat guinéen ne bénéficie de ce fait que d’une assistance mais il ne lui appartient pas d’en décider. On ne peut en conséquence raisonnablement pas suggérer l’annulation de cette procédure, parce qu’elle est complètement étrangère aux autorités guinéennes.»

«Grâce à la largesse d’esprit de la mouvance, il y a eu une infime partie des points de convergence», déclare le SG du RPG, qui dit tout de même qu’il est difficile de réveiller celui qui ne dort pas. Malgré la signature du rapport final sur le dialogue, on a écouté les uns et les autres sur les médias privés et on a su que les leaders de l’opposition n’ont pas une once de volonté de collaboration avec le gouvernement encore moins avec la mouvance. «Comme l’avait dit le Président Alpha Condé, la mouvance tend la main à tous les acteurs politiques pour qu’ensemble ils sortent le pays de la crise. Mais, on a vu des pays voisins aller aux élections sans l’opposition. Nous, nous souhaitons aller avec l’opposition aux élections…»

L’opposition argue qu’elle est forte. Mais, pour Saloum Cissé l’opposition est dans des chimères: «Si ces partis sont plus forts, qu’ils soient disponibles pour aller aux élections. Seule la réalité du terrain peut jauger chaque parti politique…», avant de dire que le RPG arc-en-ciel a été trop réceptif pendant le dialogue, mais en toile de fond, il a constaté la mauvaise foi. «Je vous invite à tirer les leçons de toutes les déclarations… ».

Et de dire que l’opposition guinéenne n’est pas une opposition constructive mais une opposition destructive. A l’entendre, la mouvance n’exclut pas d’aller seule aux législatives. «Supposons qu’on retarde jusqu’à ce que l’opposition donne son aval pour les élections. Quand est-ce qu’il y aura l’application du programme de développement du RPG ? Pour nous donc, la machine ne doit pas être réglée par l’opposition. Notre souhait est d’aller aux élections avec l’opposition, la main dans la main, mais à l’impossible nul n’est tenu.»

Soriba Sorel Camara, transfuge du PUP, avant de rejoindre l’UDG de Mamadou Sylla, lui, dira: «En allant aux élections, il n’est pas inscrit sur une liste, opposition-majorité. C’est un parti politique qui est candidat. Sans toi, on ira ; avec toi, on ira. Ceux qui ont le sens de compromis ont intérêt à s’engager dans le rang du changement pour le bonheur du peuple.» Il dit qu’il appellera désormais la mouvance en ces termes: «la Coalition de la mouvance pour la finalisation de la transition.» C’est sur ces tirs croisés contre l’opposition que la rencontre s’est achevée dans la soirée.

AfricaLog.com

 

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