Ignoré pour une promotion et peinant à payer sa maison, le sergent américain Robert Bales tentait depuis plusieurs mois d'être transféré de son emploi - sur une base militaire de l'État de Washington -, avant qu'il ne soit soupçonné d'avoir tué par balles 16 civils dans une zone de guerre, en Afghanistan.
Des documents dressent un portrait complexe du sergent de l'armée des États-Unis, qui éprouvait des difficultés financières et des démêlés avec la justice.
Au moment où le sergent Bales, âgé de 38 ans, se retrouvait isolé dans une cellule d'une prison militaire de Fort Leavenworth au Kansas, samedi, d'anciens camarades de classe et des voisins de l'Ohio se remémoraient un joueur de football insouciant, qui s'occupait des autres et évitait les fauteurs de trouble du quartier.
Des documents de la cour et des entrevues démontrent toutefois que le militaire, qui s'est enrôlé il y a onze ans, avait choisi l'armée après qu'un emploi dans l'investissement eut tourné au vinaigre en Floride. Le sergent Bales a également possédé une maison dans la région de Seattle qu'il a abandonnée, et avait des difficultés à payer sa seconde propriété. À cela s'ajoutait le fait qu'il n'avait pu obtenir de promotion ou de transfert il y a un.
La famille Bales espérait déménager en Allemagne, en Italie ou à Hawaii, mais l'armée a plutôt annoncé le redéploiement de son unité en Afghanistan. Il s'agissait de la quatrième mission du militaire dans le pays en guerre.
Le sergent Bales n'arrivait pas à joindre les deux bouts et à faire ses paiements sur sa maison de Lake Tapps, une zone rurale au sud de Seattle. Son épouse avait demandé à ce que la maison soit mise en vente trois jours avant que la fusillade n'ait lieu en Afghanistan.
Ses problèmes avec la justice incluent notamment des accusations remontant à 2002, dans l'État de Washington, selon lesquelles il aurait agressé une petite amie. Le sergent avait plaidé non coupable et s'en était tiré avec 20 heures de conseils en gestion de la colère, après quoi l'affaire avait été abandonnée.
Une accusation de délit de fuite a elle aussi été abandonnée il y a trois ans à Sumner, dans le même État. Il se serait présenté avec son costume militaire ensanglanté, mais aurait déclaré à la police s'être endormi au volant. – AfricaLog/AP