L'organisation régionale ouest-africaine a menacé jeudi le Mali d'un embargo diplomatique et financier si la junte au pouvoir depuis le 22 mars ne rétablit pas l'ordre constitutionnel dans les 72 heures, à l'issue d'une réunion de chefs d'Etat à Abidjan.
La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) invite ses Etats à imposer une interdiction de voyager pour les membres de la junte et un embargo diplomatique et financier sur le pays faute d'un retour à l'ordre constitutionnel dans un délai maximum de 72 heures, soit lundi au plus tard, a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo.
Une délégation de chefs d'Etat ouest-africains, conduite par le président en exercice de la Cédéao, le numéro un ivoirien Alassane Ouattara, a annulé jeudi une visite à Bamako, où elle devait rencontrer la junte, à la suite d'une manifestation pro-putschistes à l'aéroport de la capitale malienne.
M. Ouattara et ses homologues Blaise Compaoré (Burkina), médiateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (Bénin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger) se sont finalement retrouvés à Abidjan, pour des discussions à huis clos qui ont duré tout l'après-midi à l'aéroport.
Parmi les sanctions politiques et diplomatiques annoncées par M. Ouédraogo, sont prévues une fermeture des frontières des Etats-membres de l'organisation et une interdiction de voyager dans l'espace régional pour les membres de la junte.
Les sanctions économiques incluraient un gel des avoirs régionaux des responsables de la junte et de leurs associés ainsi que la fermeture au Mali, pays enclavé, de l'accès aux ports des pays côtiers de la Cédéao.
Enfin, les sanctions financières prévoient un gel des comptes du Mali à la banque centrale ouest-africaine (BCEAO) et le non-approvisionnement des comptes de l'Etat malien par les banques privées dans le cadre régional.
Les chefs d'Etat invitent enfin l'Union africaine à renforcer ses propres sanctions contre la junte, a ajouté M. Ouédraogo.
En sommet mardi à Abidjan, les chefs d'Etat de la Cédéao avaient exigé le retour à l'ordre constitutionnel au Mali après le putsch du 22 mars contre le président Amadou Toumani Touré (ATT), suspendu le Mali de l'organisation et brandi la menace d'un recours à la force. – AfricaLog avec agence