L'ancien président malien Amadou Toumani Touré (ATT), renversé par un putsch le 22 mars et qui a officiellement démissionné le 8 avril, se trouve à la résidence du Sénégal à Bamako, a annoncé mercredi le président sénégalais Macky Sall, en visite à Paris.
Le président Amadou Toumani Touré (se trouve) lui-même en ce moment sur le territoire de la résidence de l'ambassade du Sénégal à Bamako, a déclaré Macky Sall au cours d'une conférence de presse.
Amadou Toumani Touré avait déclaré le 28 mars qu'il se trouvait à cette date à Bamako et n'était pas prisonnier. Son lieu de résidence était tenu secret depuis le putsch des militaires le 22 mars.
Le nouveau chef de l'Etat sénégalais a aussi déploré les arrestations ces derniers jours par des hommes armés de l'ex-junte au pouvoir de responsables et militaires au Mali parmi lesquels Modibo Sidibé, ex-Premier ministre et Soumaïla Cissé, ancien ministre.
Les efforts diplomatiques de la Cédéao appuyé par nos amis européens, dont la France, ont permis de revenir à une vie constitutionnelle normale (...), malheureusement il y a eu hier soir (mardi) de nouveaux développements avec l'arrestation de certains dignitaires (...) et d'autres qui ont été arrêtés dont nous souhaitons la libération immédiate, a-t-il regretté.
La junte, qui avait accepté de se retirer au profit des civils deux semaines après le putsch mais qui n'entend pas être écartée des affaires, n'a pas précisé les raisons de cette série d'arrestations, qui ont débuté lundi soir.
C'est une situation assez trouble, donc nous essayons avec le président de la Cédéao, le président (ivoirien Alassane) Ouattara, avec le médiateur le président (burkinabé) Blaise Compaoré et les autres collègues africains de trouver une issue rapide et pacifique d'abord sur le plan intérieur pour que la normalité constitutionnelle revienne et après qu'on s'occupe de la partition du Mali, a poursuivi Macky Sall.
ATT avait fait une réapparition publique le 8 avril, pour remettre sa lettre de démission aux médiateurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao).
Le 6 avril, un accord sur le retour à l'ordre constitutionnel au Mali avait été arraché à la junte par les médiateurs.
Depuis, l'ex-président de l'Assemblée nationale Dioncounda Traoré a été investi chef de l'Etat par intérim, et Cheick Modibo Diarra désigné Premier ministre.
Mais les institutions de la transition en place pour une période indéterminée jusqu'à des élections n'ont pas encore commencé à vraiment travailler.
Depuis le coup d'Etat, des rebelles touareg, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), des mouvements islamistes et divers groupes criminels occupent la moitié nord du Mali. – AfricaLog avec agence