A deux jours du premier tour de la présidentielle française, Nicolas Sarkozy a lancé vendredi un appel à la mobilisation de son électorat pour faire mentir des sondages qui le placent majoritairement derrière son rival socialiste François Hollande.
Le président-candidat avait choisi Nice et les Alpes-Maritimes, un bastion de la droite, pour son dernier meeting de la campagne officielle dont il a voulu faire une manifestation d'unité de son camp autour de sa personne.
"Rassemblez-vous, mobilisez-vous, défendez-vous, prenez la parole, ne vous laissez pas priver de parole, imposez votre victoire, venez en masse dimanche porter votre bulletin", a-t-il dit à l'adresse des milliers de personnes.
"Parce que chaque bulletin construira notre victoire, parce nous avons besoin de tout le monde, parce que les forces qui sont rassemblées contre nous sont si grandes que seul le peuple français pourra dire ''voilà le choix que nous faisons, c'est celui de la France forte'", a-t-il ajouté en référence au slogan de sa campagne.
Invitée de marque du meeting, Bernadette Chirac, qui a fait plusieurs apparitions dans la campagne du président sortant, a elle aussi été de son appel pour "que les Français placent (dimanche) Nicolas Sarkozy à la première place, dans les meilleures conditions pour aborder le deuxième tour."
Le chef de l'Etat lui a rendu un hommage appuyé et estimé que l'engagement de l'épouse de son prédécesseur apportait un démenti aux informations selon lesquelles Jacques Chirac et plusieurs membres de son entourage envisageaient un vote en faveur de François Hollande.
"Par votre présence, vous faites taire les mensonges et les menteurs, par votre présence, c'est toute la famille qui est réunie", a-t-il dit.
Signe de cette volonté de réunion, Nicolas Sarkozy a fait applaudir son Premier ministre François Fillon comme le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, dont l'inimitié est notoire.
Et alors que d'anciennes personnalités "d'ouverture" de ses gouvernements, Fadela Amara et Martin Hirsch, se sont ralliées à son adversaire socialiste, il a fait son entrée dans la salle avec Rama Yade, un autre symbole des premières années de son quinquennat.
Dans son discours de 55 minutes prononcé sans note, il a évoqué l'arrivée du "moment de vérité, le moment où le peuple de France va dire sa vérité" face à ceux qui "veulent décider à sa place" dans les sondages.
Comme lors de ses précédentes sorties, il a développé les thèmes de l'immigration, des frontières, de l'éducation et de l'assistanat, défendant le droit de "parler des sujets qui préoccupent les Français".
Il a en outre réitéré que le vote pour les "extrêmes" menait à une impasse, avant de s'en prendre à l'ex-président du Front national Jean-Marie Le Pen, qui a comparé le meeting de dimanche place de La Concorde à Paris aux rassemblements de Nüremberg durant la période de l'Allemagne nazie.
"Voilà la confirmation de pourquoi je n'ai jamais voulu durant toute ma carrière politique avoir ni de près ni de loin un accord avec eux", a-t-il indiqué.
Nicolas Sarkozy a enfin insisté sur son rôle dans la crise financière de 2008, en soulignant que l'épargne des Français avait été protégée et que l'aide de l'Etat aux banques avait rapporté de l'argent au Trésor public.
"Je ne dis pas cela pour vanter je ne sais quel bilan", a-t-il assuré, "l'action que nous avons menée depuis cinq ans elle appartient à l'Histoire et l'Histoire tranchera. Je dis cela pour que chaque Français puisse décider en toute connaissance de cause."
Il a ironisé dans la foulée sur ses adversaires de gauche, déclarant : "Imaginez un peu dans ces successions de crises phénoménales que nous avons eues à traverser et à affronter si la barre de la France avait à l'époque été conduite par ce triumvirat Mélenchon, Joly et Hollande". – AfricaLog avec agence