Le mini sommet des Chefs d'Etat de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) sur la crise Bissau-guinéenne initialement prévu à Conakry le lundi 23 avril 2012 a été reporté à une date ultérieure, selon un communiqué du Bureau de presse de la présidence.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a menacé samedi la junte de sanctions ciblées si le pouvoir civil n'est pas rétabli. Dans une déclaration, le Conseil condamne vigoureusement le coup d'Etat du 12 avril et demande la libération immédiate et inconditionnelle des dirigeants détenus par les militaires, dont le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior.
Il demande le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel ainsi que le retour du gouvernement légitime dans le pays. Il rejette la création inconstitutionnelle par la junte d'un Conseil national de transition et se félicite de la décision de l'Union africaine de suspendre la Guinée-Bissau.
Les militaires qui ont mené le coup d'Etat rejettent l'envoi dans ce pays de toute force d'interposition.
Manuel Serifo Nhamadjo, désigné président de la République de transition en Guinée-Bissau après un coup d'Etat militaire, a annoncé samedi refuser cette nomination, considérant qu'elle sortait de la légalité.
Je n'accepte pas cette nomination. Je suis un défenseur de la légalité et je ne reconnais aucune institution créée en dehors de la légalité, a-t-il déclaré. ième au premier tour de la présidentielle du 18 mars avec 15,75% des voix, M. Nhamadjo, un dissident du parti au pouvoir, avait été désigné jeudi président de la République de transition, selon les termes d'un communiqué signé conjointement par le commandement militaire (junte) et les principaux partis de l'ex-opposition au régime renversé.
Samedi, la junte militaire a affirmé que cette nomination, tout comme celle du président du Conseil national de transition, n'était qu'une proposition, dans un brusque revirement coïncidant avec la menace du Conseil de sécurité de l'ONU de sanctionner les putschistes et leurs partisans.
En tout cas, si c'était une proposition, elle est à terre, a dit M. Nhamadjo, qui avait assuré vendredi ne pas avoir été consulté, ni informé de sa nomination.
Il a également déclaré reprendre la présidence du parlement afin de trouver une solution pour revenir à la normalité constitutionnelle.
Ce que je fais, c'est entendre les différentes parties, écouter les propositions. le problème doit être réglé, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le possible rétablissement du gouvernement renversé, ainsi que l'a exigé le Conseil de sécurité, M. Nhamadjo a estimé qu'il fallait d'abord rétablir le parlement.
Les putschistes maintiennent toujours en détention le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior, arrêtés le jour du coup d'Etat, à un peu plus de deux semaines du deuxième tour de la présidentielle dont le chef du gouvernment était largement favori. – AfricaLog avec agence