Le président français Nicolas Sarkozy a riposté dimanche aux accusations sur un «accord» de la Libye au financement de sa campagne de 2007, mentionné dans une note publiée par Mediapart dont l'authenticité a été mise en doute.
«C'est une infamie. Quand je pense qu'il y a des journalistes qui osent donner du crédit au fils Kadhafi et aux services secrets de M. Kadhafi», a réagi le président sur Canal +. «C'est une honte qu'on me pose une question pareille», a ajouté M. Sarkozy, qui avait qualifié de «grotesque» le 12 mars un éventuel financement de sa campagne de 2007 par Mouammar Kadhafi.
Auparavant, il avait parlé dans le journal le Parisien d'«une tentative pour faire diversion après le retour en scène de M. Strauss-Kahn, qui est tout, sauf à l'avantage des socialistes».
La veille, le camp socialiste avait demandé à M. Sarkozy de «s'expliquer» et demandé l'ouverture d'une enquête ainsi que la nomination d'un juge indépendant.
Le premier ministre François Fillon a mis en doute l'authenticité de la note citée par Mediapart, attribuée à Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye, aujourd'hui en exil, qui fait état d'un «accord de principe» de Tripoli pour financer à hauteur de «50 millions d'euros» la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce document ne précise pas si un tel financement a effectivement eu lieu.
En mars 2011, le fils de Mouammar Kadhafi Saïf al Islam avait affirmé à la chaîne Euronews que la Libye avait financé la campagne de M. Sarkozy pour la présidentielle de 2007.
Parlant d'un «document faux, en tout cas impossible à authentifier», M. Fillon a dénoncé des «boules puantes» et s'en est pris à Mediapart, qualifiée d'«officine financée par de riches amis de François Hollande».
Le fondateur de Mediapart Edwy Plenel a répliqué que le site d'informations «n'est pas une officine mais un journal animé par des journalistes professionnels» dont les actionnaires majoritaires «sont ses journalistes fondateurs».
Le site affirme que la note a été adressée le 10 décembre 2006 à Bachir Saleh, ex-président du Fonds libyen des investissements africains et ex-directeur de cabinet de Kadhafi, qui se trouve aujourd'hui en France, selon son avocat Me Pierre Haïk.
Le Canard Enchaîné avait affirmé début avril que Bachir Saleh, recherché par Interpol, a obtenu un titre de séjour en France «au nom du regroupement familial».
M. Saleh a émis «les plus expresses réserves sur l'authenticité» de cette note dont il dit «n'avoir été jamais destinataire», dans une déclaration. Il dément aussi avoir participé à la réunion évoquée dans la note au cours de laquelle un accord aurait été conclu. – AfricaLog avec agence