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Alpha Condé rencontre la classe politique

Apr 29, 2012

Au regard de ses dernières sorties, le Président de la République, Professeur Alpha Condé se montre comme étant «le garant de la bonne tenue des prochaines élections législatives dans des conditions de transparence et d’équité».

Le mercredi 25 avril, il a rencontré le Secrétaire général de la NGR d’Ibrahima Abe Sylla, en l’occurrence Daouda Camara. Une rencontre médiatisée par la radio télévision guinéenne.

Le même jour à 19 h00, le Chef de l’Etat recevait, sans tambour ni trompette le leader de l’UFDG en sa qualité de représentant du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et de l’Alliance pour la démocratie et le progrès.

Que se sont-ils dit durant les 2h 30 mn qu’a duré l’audience?

Selon Cellou Dalein Diallo, «j’ai eu un long entretien avec le Président Alpha Condé à sa demande autour des problèmes posés par l’organisation des élections législatives. D’entrée de jeu, il m’a dit qu’il voulait juste me rassurer quant à sa volonté d’organiser des élections transparentes et libres ; et qu’il n’est pas un homme qui peut frauder. Il a rappelé son combat pour la démocratie, pour les libertés. Depuis de longues années, il mène ce combat et qu’il ne peut pas, lui, organiser une mascarade d’élection.»

Quelle réponse le représentant du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et de l’Alliance pour la démocratie et le progrès a-t-il eu face à ces propos du Chef de l’Etat?

Cellou Dalein Diallo: «Je lui ai dit que ce n’est pas le sentiment qu’on a au niveau de l’opposition et de beaucoup de partis politiques. Je lui ai rappelé que la transparence d’une élection, ce n’est pas le jour du scrutin, c’est durant tout le processus».

Réaction du Prof. Alpha Condé, rapportée par le leader de l’UFDG: «En conclusion, il a dit qu’il va traiter toutes nos revendications dans les meilleurs délais pour que l’on aille à des élections apaisées.

Il dit que son souci est qu’il veut que les élections soient démocratiques. Maintenant, on attend de voir est-ce que cette volonté affirmée d’organiser des élections transparence va se traduire dans des actes concrets qui rassurent la classe politique. Là on attend. Il m’a dit de garder le contact.»

Peut-on estimer que cette fois-ci les choses sont bien parties?

Pour Cellou Dalein Diallo, «je ne peux pas dire que je suis rassuré. Je pense que la rencontre était bonne que je puisse lui délivrer le message de l’opposition. Mais, on ne peut pas dire que tous les actes qui sont posés jusqu’à présent dans l’opacité, sans aucune transparence, étaient posés à son insu. Mais, je n’exclus pas qu’il ait voulu maintenant, peut-être, pour la paix, pour l’intérêt supérieur de la nation, rechercher un consensus. Mais, je ne le jugerai, une fois, qu’aux actes.»

Après cette double rencontre, le Chef de l’Etat a conféré le vendredi 27 avril, avec le corps diplomatique accrédité en Guinée, notamment les représentants des pays membres du G8, les ambassadeurs du Nigéria, de la Chine et de la Russie. Etaient également présents, le Coordonateur du système des Nations Unies, le Chef de la délégation de l’Union Européenne et la Représentante résidente de la CEDEAO.

Dans l’après-midi du même vendredi 27 avril, le Professeur Alpha Condé a reçu les 24 commissaires de la Commission Electorale Nationale Indépendante.

Au cours de ces deux dernières rencontres, il a exprimé sa volonté de ne pas signer l’acte devant fixer la date de la tenue des élections législatives et convoquer le corps électoral pour la date du 8 juillet en exprimant clairement que les conditions techniques ne sont pas réunies pour la tenue des législatives à la date proposée par la CENI.

Sur quoi se fonde cette position du Président de la République?

D’après son porte-parole, Naby Youssouf Bangoura, «la position de M. le Président de la République est une position fondée sur deux préoccupations.

La première préoccupation, c’est le respect scrupuleux des Institutions et des lois qui les régissent. La CENI est régie par une loi, la 013, qui est une loi qui a été concoctée par l’ensemble de la classe politique guinéenne.

Pour M. le Président de la République, il ne peut pas y avoir de meilleure gouvernance que celle qui observe et applique les lois. Donc, c’est la première préoccupation.

La deuxième préoccupation est que, évidemment, quelle que soit la clarté des règles légales et réglementaires, il est indispensable, pour la conduite et pour arriver à bon port, à travers un processus aussi complexe, que le dialogue soit permanent entre les partis politiques, la CENI et tous les acteurs impliqués dans l’organisation des élections.

C’est pour cela que M. le Président de la République a souhaité la mise en place rapide d’un cadre de concertation permanent entre la CENI, les partis politiques et les partenaires techniques et financiers pour que, régulièrement, les informations soient échangées entre les uns et les autres et qu’on puisse lutter contre les incompréhensions qui retardent le processus.»

C’est dans cet esprit que le samedi 28 avril, le Chef de l’Etat a reçu les partis membres du Club des Républicains et s’est entretenu avec le Secrétaire général du RPG - Arc-en-ciel, Dr Saloum Cissé, en sa qualité de représentant des partis se réclamant de la majorité présidentielle.

- Dr Ibrahima Kassory Fofana, leader de GPT du Club des Républicains: «le Président a invité le Club des Républicains pour partager le constat qu’il a fait de l’état d’avancement de la préparation des élections législatives. Le pays n’est pas prêt pour aller aux élections le 8 juillet. Ça, nous le savions depuis quelques semaines. Les conditions ne sont pas suffisantes. Donc, le Président a bien voulu confirmer l’approche consensuelle pour aller à des élections transparentes. Le Club des Républicains a salué cette approche et le Club des Républicains a échangé avec lui certaines préoccupations liées à ces élections-là. Tout s’est bien passé».

- Jean Marie Doré, Président de l’UPG, Club des Républicains: «le Président a tiré les leçons de l’état de préparation au niveau de la CENI et sur le terrain et a conclu qu’on ne pouvait pas organiser ces élections le 8 juillet. Donc, il va suivre la nouvelle évolution, tenir compte de tous les paramètres pour fixer une date qui permette d’organiser des élections crédibles. Et nous avons insisté sur la nécessité de mettre tout en œuvre pour que les futures élections permettent de compléter les institutions afin que la Guinée avance dans le sens du progrès. Et c’est important pour nous, comme pour le Président, comme pour tous les acteurs politiques.»

Jean Marie Doré trouve cette démarche du Chef de l’Etat «très importante. Il faut que ça se répète pour qu’on ait l’occasion de s’informer sur ce qui se passe pour corriger à temps les éventuels dysfonctionnements. Mais, s’il s’écoule un long temps, chacun prend des habitudes qui ne vont pas toujours dans le sens de la bonne marche de la Guinée. Or il est important que la Guinée marche dans le cadre du consensus de ses fils afin que le gouvernement puisse réaliser son programme. Et ça ne peut se faire que dans un cadre consensuel. Quand certains tirent vers l’avant, d’autres tirent en arrière, celui qui n’avance pas, il recule. Or la Guinée n’a pas le droit de reculer. Donc, il faut que tout se fasse par le dialogue. Dialoguer. Contre vents et marées, il faut dialoguer. Dialoguer avec toutes les tendances politiques du pays. Nous, nous sommes des Républicains, nous voulons que les institutions fonctionnent correctement dans la vérité des lois».

- Saloum Cissé, Secrétaire général du RPG Arc-en-ciel, mouvance présidentielle: «le Président de la République a reçu la mouvance présidentielle. On a fait le contour des questions essentielles de l’heure. C’est-à-dire, la révision de la liste [électorale, ndlr], les dispositions à prendre pour que cette révision soit une révision claire qui ne mérite pas d’être critiquée par qui que ce soit. Donc, il a donné des recommandations, il a demandé également à ce que la communication soit une réalité. Il faut que les militants, en amont et en aval, soient informés du processus d’action du parti».

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