Une femme qui affirme être la prostituée colombienne qui a déclenché le scandale impliquant des agents chargés de la protection du président américain en Colombie a affirmé, vendredi, que si elle avait été une espionne et que si des informations sensibles avaient été disponibles, elle aurait pu s'en emparer facilement.
La femme affirme avoir passé cinq heures avec un agent du Service secret dans une chambre d'hôtel de Carthagène, en Colombie. Elle a déclaré que même si elle avait eu du mal à se faire payer sa course en taxi par l'agent, elle aurait pu obtenir des informations qui auraient pu compromettre la sécurité du président Barack Obama, si l'agent avait eu de telles informations.
«Il a dormi toute la nuit», a déclaré la femme, que son avocat a par la suite identifiée comme étant Dania Londono Suarez. Si j'avais voulu, j'aurais pu fouiller dans tous ses documents, son porte-monnaie, sa valise.»
Elle a estimé que les agents américains impliqués dans le scandale de prostitution en Colombie étaient «stupides d'avoir laissé une telle chose se produire».
«Quand je leur ai dit: »Je vais appeler la police pour que vous me donniez mon argent«, ils n'ont pas semblé dérangés. N'ont-ils pas compris l'ampleur du problème?», a dit la femme lors d'une entrevue de 90 minutes sur la radio colombienne W.
Dania Londono Suarez affirme que son client ne s'est jamais identifié comme un membre de l'agence chargée de la sécurité du président Obama avant son arrivée en Colombie pour le sommet des Amériques, les 14 et 15 avril. Elle n'a rien vu dans la chambre de l'agent qui aurait pu lui donner des indices sur son emploi.
La femme affirme qu'aucun enquêteur américain ne l'a interrogée jusqu'à présent, mais que des reporters se sont présentés chez elle une semaine après l'incident, grâce à un chauffeur de taxi qui les a conduits sur place.
«Ils auraient pu me retrouver n'importe où dans le monde, mais ils ne l'ont pas fait, a-t-elle dit. Si les agents du Service secret sont des idiots, imaginez les enquêteurs.»
Huit agents du Service secret ont perdu leur emploi en lien avec ce scandale. Mais rien n'indique que les prostituées impliquées aient des liens avec quelque groupe terroriste que ce soit, selon le représentant américain Peter King, président de la commission sur la sécurité intérieure de la Chambre des représentants.
Dania Londono Suarez a déclaré que l'agent avait accepté de la payer 800 $ US pour ses services. Elle a assuré qu'elle ne se serait jamais plainte publiquement de ne pas avoir été payée si elle avait su que son client était membre de la garde rapprochée du président américain, et si elle avait compris les répercussions que cette histoire aurait sur elle.
«Ma vie est pratiquement détruite, a-t-elle dit. Ma photo se retrouve dans les journaux à potins.»
Sa photo a été reprise sur de nombreux sites Internet depuis qu'un journal l'a retrouvée sur Facebook une semaine après l'incident. Elle affirme avoir fui la Colombie par crainte pour sa vie.
«J'ai peur qu'ils se vengent», a-t-elle dit au sujet des agents du Service secret.
La prostitution est légale en Colombie. Le nouvel avocat de Mme Londono, Abelardo De la Espriella, a déclaré à l'Associated Press qu'il ne semblait pas y avoir eu d'infraction criminelle dans cet incident.
«Je vais voir de quelle façon je peux l'aider», a dit l'avocat. – AfricaLog avec agence