Ce 4 mai, alors que la nuit commençait à envelopper la capitale guinéenne, Conakry, les quelques rares employés qui étaient restés dans les locaux de la Commission électorale nationale indépendante sise à Camayenne, commune de Dixinn, ont été alertés par une mince fumée noire qui s’échappait du bureau de la vice-présidente de ladite institution. Le bureau est situé au premier des quatre étages que compte l’immeuble.
Des supputations ont fusé partout pour annoncer que le siège de la CENI est complètement parti en fumée. AfricaLog.com s’y est rendu pour vérifier la nouvelle.
Selon les témoignages, la vice-présidente de la CENI aurait quitté son bureau très tôt qu’à son habitude, oubliant d’éteindre le climatiseur. Un court-circuit s’est dégagé du fil qui alimente l’appareil mais il a été vite maîtrisé. Grâce aux extincteurs.
L’incendie a entraîné la coupure de l’électricité dans le quartier. Mais, il y aurait eu plus de peur que de mal, à en croire M. Mara Mamou Mario [sur la photo au siège de la CENI, ndlr], chef du département information, sensibilisation et communication auprès de la CENI. Celui-ci a confirmé qu’un court-circuit serait intervenu au niveau du fil d’alimentation du climatiseur se trouvant dans le bureau de la vice-présidente de la CENI. Selon lui, Hadja Mame Camara célèbre ce 4 mai, le mariage de sa fille. Elle aurait été tellement prise qu’elle a oublié d’éteindre son climatiseur, nous confie-t-on.
«La fille de Hadja Mame doit se marier aujourd’hui. C’est pourquoi Hadja est sortie sans éteindre son climatiseur. Nous étions au mariage quand quelqu’un nous a appelés pour nous dire qu’il y a eu un incendie dans son bureau» a dit M. Mara qui rassure que l’incendie ne saurait affecter le cours normal des activités de la CENI. D’autant qu’aucun document de la vice-présidente n’a pris feu, a-t-il affirmé.
La presse a été empêchée d’avoir accès au local. Des agents de force de l’ordre ont été postés à l’entrée de la CENI et des ceintures de sécurité ont été érigées aux deux principaux accès du siège de la CENI.
M. Mara se défend: «Vous savez que quand de pareils incidents surviennent chez nous, les badauds se mêlent à la foule. On ne sait pas qui est qui. C’est pourquoi on a dit aux agents de ne pas laisser les gens entrer. Déjà, on a volé le téléphone portable du rapporteur de la CENI, El Hadj Foumba Kourouma… » Et d’insister que personne n’aura accès au bureau de Hadja Mame Camara, tant qu’elle ne sera pas présente.
Soulignons qu’une heure après la maîtrise du feu, deux agents d’EDG (Electricité De Guinée) sont arrivés en trombe. Après avoir isolé le bureau de la victime, ils ont rétabli le courant dans le reste du bâtiment et dans le voisinage. Lousény Camara, président de la CENI qui était dans les lieux n’est pas sorti de là jusqu’au moment où nous quittions siège de la CENI.
Rappelons que le 16 septembre 2010, aux environs de 15 h, le bâtiment de stockage du matériel électoral, situé au camp Almamy Samory Touré avait pris feu. Un témoin sous anonymat avait confié que «l’essentiel du matériel électoral» du second tour la présidentielle avait pris feu.
Toute chose qui avait accentué les soupçons sur les autorités de la Transition, accusées de ne pas vouloir sortir la Guinée de la crise par des élections libres et transparentes. Le second tour de l’élection présidentielle du 27 juin a été reporté quatre mois.
Les mêmes soupçons pèsent aujourd’hui sur le président Alpha Condé que l’opposition politique accuse de ne pas vouloir organiser les élections législatives qui devaient se tenir 6 mois après l’élection présidentielle de 2010.
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