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La "journée ville morte" lancée par l’opposition pas suivie

May 16, 2012

«Les leaders de l’opposition n’ont qu’à revenir à de meilleurs sentiments», invite d’un cadre de l’administration. «Nous avons épuisé tous les recours possibles, impossibles d’être pris au sérieux par le pouvoir», souligne Cellou Dalein Diallo.

Après la marche qualifiée par l’opposition de pacifique le jeudi 10 mai, ses leaders ont appelé à une journée ville morte pour le lundi 14 mai. Une façon de sauver la face suite à l’interdiction par le Ministre de l’Administration et de la Décentralisation, de toute manifestation non autorisée.

De son côté, le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo fait remarquer, lors de la conférence de presse de ce mardi, 15 mai pour faire le point de la situation sociopolitique du pays, que: «Le pouvoir a été effrayé par l’ampleur de la mobilisation [du jeudi, 10 mai, ndlr]. C’est ainsi que des instructions ont été données demandant de couper le cortège en faisant intervenir des loubards et des gendarmes, au niveau du siège du RPG».

Pour Aboubacar Sylla de l’UFC, «cette manifestation est historique, du jamais vu au regard du déferlement de milliers de militants sur un parcours de 15 kilomètres».

Face à l’appel de l’opposition à la ville-morte, hier lundi, 14 mai, les populations ont vaqué à leurs affaires et les fonctionnaires ont convergé vers le centre-ville pour rejoindre les bureaux.

Il faut cependant relever que l’appel a semblé suivi dans les Communes de Matoto et de Ratoma. La capitale en compte cinq.

Selon certaines sources, la fermeture de certains commerces par endroits s’expliquerait par des craintes de vandalisme notamment dans les endroits réputés acquis à l’opposition.

Et c’est dans cet état d’esprit qu’un des porte-parole de l’opposition en l’occurrence Aboubacar Sylla, leader de l’UFC a remercié «les populations de la capitale pour avoir observé le mot d’ordre de grève du lundi 14 mai».

Naturellement, cette intervention a suscité des interrogations. Et pour cause. C’est plutôt cette déclaration de M. Sylla qui aurait informé certains que la journée du mardi était déclarée "journée ville morte" : «mais, nous nous avons vécu une journée tout à fait normale hier! Moi, c’est la déclaration de Sylla qui m’a fait savoir qu’hier était déclarée "ville morte". J’ai fait des retraits à la banque sans aucun problème. Les Ministères étaient ouverts et bien animés. Et les embouteillages étaient au rendez-vous comme d’habitude. Et puis l’opposition n’a qu’à accepter de discuter avec le Ministre de l’administration du Territoire. Les leaders de l’opposition, par complexe, ne veulent s’asseoir qu’avec le Président de la République. C’est un simple complexe de leur part. Ils n’ont qu’à revenir à de meilleurs sentiments. Chaque fois que le pouvoir pose un acte comme la suspension des activités de la CENI, l’opposition devrait montrer sa bonne fois. Mais, non. C’est vraiment dommage», a confié un cadre de l’administration à AfricaLog.

Au cours de leur conférence de presse de ce mardi donc, les leaders de l’opposition ont annoncé qu’elle [l’opposition] va multiplier dans les prochains jours des manifestations pacifiques au niveau de la capitale jusqu’à la satisfaction totale de ses prétentions.

Ils vont profiter pour condamner la visite du Président de la République au siège du RPG Arc-en-ciel suite au cas d’agression dont il a été l’objet lors de la manifestation de l’opposition du jeudi 10 mai dernier. Ils ont tour à tour dénoncé ce déplacement du Professeur Alpha Condé au siège du parti présidentiel pour la simple raison, pensent-ils qu’Alpha Condé, désormais Président de la République, «devrait se mettre au-dessus de la mêlée».

Selon Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, «M. Alpha Condé doit faire comme le nouveau Président français, François Hollande, qui vient de donner une leçon à beaucoup de ses homologues dans ce sens».

Revenant sur la nécessité de la ville morte, Cellou Dalein Diallo de l’UFDG estime que: «nous avons épuisé tous les recours possibles, impossibles d’être pris au sérieux par le pouvoir. Et qu’il sache que nous ne nous laisserons pas faire. Nos militants sont déterminés. Et nous [leaders, ndlr] sommes déterminés, nous aussi. Nous n’avons pas peur des arrestations, des grenades lacrymogènes, des jugements et des emprisonnements. Des milliers de personnes déterminées sont derrière nous».

Pour la Secrétaire nationale du PEDN, Dr Zalikatou Diallo, en l’absence au pays du Président du parti, Lansana Kouyaté, «l’emploi de moyens légaux comme pression sur le pouvoir, va permettre la satisfaction totale de nos revendications.» Elle a par ailleurs regretté «le manque de dialogue, les tiraillements inutiles, les agissements des dirigeants et la CENI décriée qui excelle dans la rétention des résultats de l’audit du fichier électoral».

Le même mot était dans les propos de Sidya Touré: pression. «Nous allons continuer à exercer la pression, nous allons continuer, nous allons demander cette semaine encore à nos militants d’observer une journée de ville morte que nous allons appuyer de toutes nos forces. La semaine prochaine, nous demanderons et ferons une nouvelle marche, de la manière la plus républicaine, parce que rien n’avance, rien ne bouge. On vous dit quelque chose le matin et on fait autre chose à coté dans un embrouillamini que personne ne comprend».

Et Cellou Dalein Diallo de marteler que «l’opposition va continuer ses manifestations dans le pays, jusqu’à ce que l’extérieur se rende compte que ça ne va pas en Guinée».

AfricaLog.com

 

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