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Cheick Modibo Diarra: "Le Mali ne mérite pas cela"

May 22, 2012

Le président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré a été agressé, frappé et blessé par des manifestants opposés à son maintien au pouvoir. La transition à la suite du coup d'Etat militaire du 22 mars au Mali a connu un nouveau soubresaut lundi, au lendemain d'un accord politique avec les putschistes.

M. Traoré, 70 ans, investi le 12 avril chef de l'Etat par intérim, a été agressé et blessé dans son bureau à Koulouba, près de Bamako, par des manifestants. Ils répondaient à l'appel de plusieurs organisations et associations favorables au putsch ayant renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT).

Certains manifestants ont pu, en dépit de la présence de membres de la Garde nationale, pénétrer dans le bureau de M. Traoré. Ils l'ont frappé et blessé.

Les manifestants dans le palais

Le président intérimaire a été brièvement admis aux urgences, avec "une blessure au visage et une au dos" selon un infirmer. "Il a passé un scanner qui a révélé qu'il n'y a pas de lésion grave", a déclaré le médecin qui s'est occupé de l'examen. Selon la même source, il a ensuite quitté l'hôpital pour une destination sécurisée.

Le palais présidentiel occupé par les manifestants

Son Premier ministre Cheick Modibo Diarra a déploré cette agression, en appelant au calme et à la fin des marches dans une déclaration en langue bambara lundi soir à la télévision publique malienne ORTM. Il a évoqué notamment des saccages lors des manifestations de lundi. "Le Mali ne mérite pas cela", a-t-il lancé.

Une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, en visite à Abidjan, a estimé que la sortie de crise au Mali a été mise "considérablement en danger" par l'attaque contre Dioncounda Traoré. Elle a exhorté à envisager désormais d'"autres voies".

Depuis Chicaco où il participe au sommet de l'Otan, le président français François Hollande a aussi condamné cette agression et appelé au respect des autorités et du processus de transition maliens.

L’accord signé avec Cédéao avait été perçu par des analystes au Mali comme un pas vers la sortie de crise politique, après plusieurs semaines de blocage mais suscitait des inquiétudes à l'étranger, où certains évoquent un mauvais exemple. "Demain, un caporal peut se lever et faire son putsch", s'est alarmé Nouhou Arzika, figure de la société civile au Niger.

C'est que pour encourager le capitaine Sanogo à quitter la scène, l'accord signé par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'ex-junte militaire et les autorités intérimaires lui octroie le statut d'ex-président avec tous les avantages dus à ce rang: indemnités, garde, voiture, logement. – AfricaLog avec agence
 

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