Conakry s’engage dans la lutte contre le blanchiment d’argent
Jun 02, 2012
«Sensibilisation de la jeunesse sur le blanchiment d’argent», tel était le thème sous lequel la 5e édition de la Journée : Portes Ouvertes sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme s’est tenu le 1er juin a constaté AfricaLog.com à Conakry, dans un réceptif hôtelier de la place. C’est le GIABA (Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest) qui a organisé la rencontre. Des élèves, étudiants, représentants de la Société civile, agents des Forces de défense et de sécurité et plusieurs autres invités ont pris part à la journée.
Dans son discours de bienvenu, Mamadou Talibé Diallo, le correspondant national du GIABA a dit: «Cette Journée portes ouvertes vient à point nommé quand on sait qu’elle se tient à la veille de l’évaluation mutuelle de notre pays». Il souligne qu’en dépit d’une participation régulière aux activités du GIABA depuis sa création, les résultats atteints par la Guinée dans la mise en œuvre des arrangements convenus demeurent insatisfaits. Néanmoins, ajoute-t-il, des préalables essentiels à l’évaluation mutuelle ont pu être réalisés à travers un certain nombre d’actes : adoption en 2010 de la loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux en Guinée, mise en place d’un comité technique inter-ministérel du suivi des activités du GIABA, élaboration d’un projet de loi sur le financement du terrorisme. La liste n’est pas exhaustive. M. Diallo souhaite que les jeunes Guinéens puissent s’approprier des acquis de la journée.
La Directrice générale adjointe du GIABA, Mme Diaw Ndeye Elisabeth, s’est dite heureuse que la Guinée ait participé aux plénières du Comité ministériel ad hoc de l’organisation. Elle espère que très prochainement, la Guinée va adopter la loi contre le financement du terrorisme et mettre en place une CENTIF-Guinée (Cellule nationale de traitement des informations financières). Celle-ci aura pour objectif d’analyser et traiter les cas de soupçons de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, a souligné la Directrice adjointe du GIABA. Laquelle a affirmé que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme sont deux fléaux à combattre à tout prix, eu égard à leurs énormes conséquences n’épargnant aucun secteur de la vie socioéconomique: «Sur le plan économique, ces fléaux constituent un risque réel de stabilité du système financier et annihilent tout effort entrepris pour développer l’économie d’un pays… Par le règne de l’argent sale, les auteurs de ces fléaux prennent souvent le contrôle de tout un pan de l’économie d’un pays, achètent les hommes du pouvoir ou placent leurs hommes malfrats dans les méandres du pouvoir. Ils voilent parfois l’information en intimidant ou en corrompant la presse».
Selon Mme Diaw Ndeye Elisabeth, pour faire face au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme, Mme Diaw Ndeye Elisabeth prêche la vigilance, la motivation et le dynamisme de tous, notamment les jeunes.
Le ministre guinéen de la Justice, Garde des Sceaux, Me Christian Sow a rappelé que «le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent et du financement du terrorisme est une institution spécialisée de la CEDEAO qui s’occupe de la prévention et de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique de l’Ouest.» Il aurait accompli d’importants progrès en termes de sensibilisation depuis sa création en 2000. Le ministre de souligner que «la 17e session plénière de la commission technique du GIABA tenue à Abidjan du 2 au 4 mai 2012, a recommandé au GIABA à travers sa structure de communication, d’accentuer les programmes de sensibilisation. Le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et maintenant la prolifération des armes de destruction massive sont des crimes qui requièrent des efforts concertés et une synergie d’actions entre les différents acteurs», a indiqué Me Sow.
C’est pourquoi, estime-t-il, les jeunes doivent surtout être informés des méfaits de ses fléaux sur l’économie de leur pays. Pour le ministre, la 5e édition de la Journée Portes Ouvertes sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a pour objectif d’attirer l’attention des politiques, gouvernants, institutions financières et non financières, organisations de la société civile, de jeunesse et médias, sur la problématique du blanchissement d’argent et du financement du terrorisme . Il s’est engagé au nom du Gouvernement du Président Alpha Condé, que la jeunesse guinéenne ne sera pas en marge du combat contre les deux fléaux.
Mais plusieurs participants ont écarquillé des yeux lorsque du début à la fin de son discours, le ministre Christian Sow n’a utilisé que le mot «blanchissement» à la place du mot «blanchiment», dont il était question. C’est tout dire!
AfricaLog.com
