Le Liberia a fermé samedi sa frontière avec la Côte d'Ivoire sans toutefois confirmer que, comme l'affirme Abidjan, les meurtriers de sept casques bleus nigériens ainsi que de huit civils et d'un militaire ivoiriens venaient de son territoire.
L'attaque de vendredi dans l'ouest de la Côte d'Ivoire a été menée par des assaillants venus du Liberia, avait auparavant déclaré le ministre ivoirien de la Défense.
Selon Paul Koffi Koffi, ce raid, qui s'ajoute à d'autres incursions meurtrières ces derniers mois en provenance du Liberia, souligne la nécessité d'organiser des opérations transfrontalières au Liberia afin d'améliorer la sécurité.
"Ils viennent de l'autre côté de la frontière. Ce sont des miliciens et des mercenaires", a-t-il dit.
"Nous devons aller de l'autre côté de la frontière pour établir une zone de sécurité. Nous nettoierons et sécuriserons la zone. Ce sera fait, bien sûr, avec l'accord des deux pays."
A Monrovia, le ministre de l'Information, Lewis Browne, a déclaré à la presse que l'enquête suivait son cours pour déterminer d'où venaient les assaillants.
"Mais la première mesure (que nous prenons) est de fermer sur le champ la frontière, côté libérien, avec (la Côte d'Ivoire)", a-t-il dit.
Son collègue de la Défense, Brownie Samukai, a assuré qu'il n'existait pas, pour le moment, de projet visant à déployer des soldats ivoiriens du côté libérien de la frontière.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a condamné l'embuscade vendredi, s'inquiétant de la persistance d'une situation instable dans la zone frontalière.
L'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) a décidé de renforcer ses effectifs dans la région, a déclaré Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de la mission.
"Nous avons plusieurs milliers de troupes dans l'Ouest, et nous les réorganisons à la lumière de cet incident", a-t-elle dit samedi.
"Je peux confirmer que nous discutons avec les autorités des moyens d'accroître la sécurité et de protéger les civils dans l'Ouest. Je ne peux rien confirmer au sujet d'une opération conjointe."
La Côte d'Ivoire se remet progressivement de la guerre civile qui a suivi l'élection présidentielle de novembre 2010.
Pendant plusieurs mois, le président sortant, Laurent Gbagbo, qui contestait la victoire d'Alassane Ouattara, a résisté dans Abidjan. Il a été arrêté en avril 2011 et extradé à La Haye, où la Cour pénale internationale (CPI) prépare son procès pour crimes contre l'humanité.
Selon un récent rapport de l'ONG Human Rights Watch (HWR), des milices et des mercenaires basés sur le territoire libérien et ayant combattu au côté de l'ancien président Laurent Gbagbo lors de la crise ivoirienne ont lancé quatre raids meurtriers ces derniers mois sur des villages situés en Côte d'Ivoire. D'après HRW, ces raids ont fait 40 morts au total. - AfricaLog avec agence