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La Guinée réaffirme son combat contre l’insécurité alimentaire

Jun 12, 2012
La Guinée réaffirme son combat contre l’insécurité alimentaire

Ce 11 juin, au cours d’une cérémonie solennelle dans un réceptif hôtelier de Conakry, le PNUD-Guinée (Programme des nations unies pour le développement) a remis au gouvernement guinéen son Rapport Régional 2012 sur le développement humain en Afrique. La publication dudit rapport en est à première édition sous le thème: «Vers une sécurité alimentaire en durable». Le slogan de cette cérémonie de remise?: «Combattre l’insécurité alimentaire en s’appuyant sur quatre moteurs de changement cruciaux».

Au cours de la dite rencontre, Mme le Directeur pays du PNUD, Metsi Makhetha, était entourée des ministres guinéens du Plan, Souleymane Cissé, de la Communication, Dirus Dialé Doré, ainsi que du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Morikè Damaro Camara. Des ambassadeurs ont également participée à la rencontre.

Le rapport indique que la Guinée est classée première des 9 derniers pays en Afrique, avec un taux de 0,344 pour l’indice du développement humain, de 54,1 ans pour l’espérance de vie à la naissance, pour un revenu national brut par habitant de 863 dollars.

La Guinée devance de peu la République Centrafricaine qui a respectivement 0,343, 48,4 ans d’espérance de vie à la naissance et 707 dollars de revenu national brut par habitant. Alors que les Seychelles occupent la tête du tableau en Afrique avec un indice de développement humain de 0,773, une espérance de vie à la naissance de 73,6 ans et un revenu national brut par habitant de 16 729 dollars. Ce pays est suivi de l’Île Maurice qui en a respectivement de 0,728, 73,4 ans et 12 918 dollars.

L’ensemble de l’Afrique subsaharienne a un indice de développement humain estimé à 0,463 pour une espérance de vie à la naissance de 54,4 ans et un taux de revenu national brut par habitant de 1 966 dollars.

Mme Makhetha a indiqué cependant que de façon générale, l’Afrique subsaharienne a enregistré des performances économiques remarquables, au cours des dix dernières années. «De nombreux pays africains figurent au rang de ceux qui affichent des taux de croissance les plus élevés au monde et leur vitalité ne semble pas souffrir de l’incertitude persistante qui plane aujourd’hui sur l’économie mondiale», a-t-elle précisé. Et d’ajouter toutefois qu’en dépit de ces performances et de l’abondance de ses ressources naturelles, l’Afrique subsaharienne reste la région du monde où la prévalence de la faim est la plus élevée.

C’est pourquoi le rapport a mis l’accent sur la sécurité alimentaire. Car, 27% de la population est affectée par la sous-alimentation, avec un déficit alimentaire par habitant estimé à 243 kilocalories pour la population sous alimentée.

«Rien qu’en 2011, des millions de personnes ont été affectées par la famine dans la Corne de l’Afrique, et plus particulièrement dans certaines régions de la Somalie. Et aujourd’hui même, une nouvelle crise alimentaire frappe la région du Sahel, en Afrique de l’Ouest, témoignant ainsi la récurrence du problème en Afrique», révèle Mme Makhetha.

Les causes de ces crises alimentaires seraient beaucoup plus liées à la faible productivité agricole, à la pauvreté persistante, généralisée et extrême, à l’instabilité des systèmes alimentaires plutôt qu’à la sécheresse et les mauvaises récoltes, considérées comme les causes habituelles.

En Guinée, souligne-t-on dans le rapport, 16% de la population sont affectées par la sous-alimentation, contre 27% à l’échelle régionale. «Si l’incidence de la sous-alimentation est moins élevée en Guinée comparée à la moyenne sous-régionale, il convient de rappeler que les études récentes réalisées sur la thématique indiquent que la Guinée est confrontée à un véritable problème d’insécurité alimentaire et nutritionnelle et qu’elle importe environ 300 000 tonnes de riz par an pour subvenir aux besoins des populations», a précisé Madame le Directeur pays du PNUD. Laquelle s’est réjoui, de ce qu’elle a appelé efforts entrepris par le Gouvernement pour relancer le développement agricole en vue d’améliorer l’état alimentaire des populations.

Pour assurer à tous les africains un avenir axé sur la sécurité alimentaire, le rapport plaide en faveur des politiques et actions orientées sur des domaines comme : l’augmentation de la productivité des petits exploitants agricoles, l’amélioration de la nutrition des enfants, l’autonomisation des femmes et des populations rurales pauvres.

Le ministre guinéen du Plan, Souleymane Cissé a réitéré l’engagement du gouvernement à lutter contre l’insécurité alimentaire en Guinée. Il a aussi insisté sur l’importance que le Gouvernement accorde à l’Indice du développement humain. Sur la situation générale du sujet en Afrique, M. Cissé a répété que malgré les immenses potentialités agricoles du continent africain, plus d’un habitant sur quatre est sous-alimenté. Et que 16% de la population guinéenne est touché par la sous-alimentation, avec un déficit alimentaire évalué en moyenne à 260 kilocalories par habitant et par jour, contre respectivement 27% et 243 kilocalories pour l’Afrique subsaharienne, alors que l’agriculture occupe 80% de la population, mais ne contribue qu’à hauteur de 14% au Produit intérieur brut, PIB. C’est pourquoi le ministre a dit l’engagement du président guinéen Alpha Condé à combattre l’insécurité alimentaire par tous les moyens et les actions possibles à entreprendre.

La question de la sécurité alimentaire n’est pas l’affaire d’un seul ministère ou d’une agence spécialisée, elle doit être placée au nombre des priorités nationales et traitée conséquemment dans la stratégie nationale de développement, a conclu Mme le Directeur du PNUD-Guinée, Metsi Makhetha.

Le Rapport Mondial sur le développement humain est publié chaque année depuis 1990. Le Rapport Régional, qui porte sur le thème «Vers une sécurité alimentaire durable» a été officiellement lancé à Nairobi, la capitale du Kenya depuis le 15 mai dernier.

Selon Mme Metsi Makhetha, il vise à contribuer aux débats et réflexions sur les conditions requises pour un développement axé non seulement sur la croissance mais également sur les personnes, à travers «l’expansion de la palette de choix qui s’offrent à elles, pour une qualité de vie meilleure.» Le rapport sur le développement humain en Afrique qui en est à sa première publication, cherche aussi à comprendre les causes profondes qui sous-tendent l’insécurité alimentaire sur le continent et étudie la possibilité d’obtenir des nouvelles avancées en vue d’un développement humain durable, a conclu Mme le Directeur pays du PNUD.

Des débats, des propositions d’amendement sur sa conception et sa diffusion ainsi que la remise du rapport au gouvernement guinéen ont mis fin à la cérémonie.

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