Ce 21 juin, au cours de la plénière du CNT (Conseil national de Transition), Mohamed Aly Thiam, alias Eric, a réagi après son limogeage le 12 juin dernier, au poste de Secrétaire général de la Cour suprême, actuelle plus haute institution judiciaire de la Guinée. Il a profité de la reprise des plénières du CNT au sein duquel il est membre, pour d’abord remercier ses collègues pour leur soutien après avoir été relevé de ses fonctions. Et d’enchaîner: «Il m’a été demandé pourquoi j’ai été relevé de mes fonctions ?» Il a répondu en soulignant que lorsqu’il a été nommé à cette fonction, cette question ne lui a pas été posée. Et «maintenant que je suis remplacé, cette question n’a pas lieu d’être, puisque dans l’un ou l’autre cas, M. le Président de la République (Alpha Condé, Ndlr) a exercé son droit discrétionnaire qui ne lui est pas discutable», affirme M. Thiam. Toutefois, a-t-il poursuivi, des interprétations ont été faites liant son éviction du poste de secrétaire général de la Cour suprême au récent discours du Président de la République, Alpha Condé dénonçant les magistrats corrompus. M. Thiam a rassuré: «Je ne suis impliqué en aucune manière dans un quelconque cas de corruption. J’ai la conscience tranquille et les mains propres». L’ancien secrétaire général de la Cour suprême a également rassuré qu’il continuera à travailler «sincèrement» au sein du CNT avec «la même loyauté, la même rigueur sereine, la même objectivité, et avec la neutralité qui sied à notre institution», a réaffirmé Eric Thiam.
Le limogeage de Mohamed Aly Thiam intervenait juste après le discours d’Alpha Condé du 2 juin, au Palais du peuple devant une foule en liesse. Ce jour-là, le Président guinéen avait promis, entre autres, de balayer les juges impliqués dans les faux jugements. Mohamed Aly Thiam, secrétaire général de la Cour suprême et Mme Paulette Kourouma, présidente de la Chambre civile, pénale, commerciale et sociale ont été respectivement remplacés par M. Amadou Sylla, alors conseiller technique au ministère de la justice et Hadja Yayé Ramatoulaye Diallo, précédemment présidente de la Chambre à la Cour d’Appel de Conakry. Le limogeage de M. Thiam et de Mme Kourouma n’ont pas été justifiés. Les jours qui ont suivi, Alpha Condé a débarqué plusieurs cadres de leurs fonctions. Mais ses séries de décret laissent encore les Guinéens sur leurs faims, du fait qu’ils attendent que de grandes têtes, présumées coupables de détournement et de corruption, tombent.
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