Crise à l’UFDG: Cellou Dalein Diallo lève un coin du voile
Jun 29, 2012
Le 27 juin, les leaders de l’opposition politique guinéenne réunis au sein du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la Transition et de l’Alliance pour la démocratie et le progrès, ADP, ont appelé à une «journée-ville-morte» ce jeudi, 28 juin à Conakry et sur toute l’étendue du territoire guinéen.
Au même moment, ils appelaient leurs militants de l’Europe notamment ceux de Paris, la capitale française, à faire une manifestation pacifique à l’occasion de la visite officielle du Président guinéen, Alpha Condé, chez son homologue, François Hollande, a appris AfricaLog.com à Conakry.
En marge de leur conférence de presse, le chef de file de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée a levé un coin du voile sur la guéguerre entre M. Oumar Wann et Bah Oury qui sont respectivement du bureau de l’UFDG aux Etats-Unis d’Amérique (Etat de Virginie), et vice-président, chargé des Relations extérieures et de la Communication de l’UFDG.
Si Oumar Wann a présenté ses excuses (publiées sur le site de l’UFDG), Cellou Dalein Diallo n’a pas manqué de préciser: «Dans toutes les grandes organisations, il y a des moments de malentendus. L’UFDG est un grand parti qui a beaucoup de militants qui s’expriment parfois en violation de la discipline du parti. Il y a eu des attaques par mail entre M. Wann et M. Kali Diallo, réputé être proche de Bah Oury. On m’a informé de cela, à l’époque, j’étais au village parce que j’avais un décès. A mon retour, ils m’ont montré les mails qu’ils ont échangés. J’ai trouvé que les attaques de M. Wann n’étaient pas de nature à favoriser la cohésion au niveau du parti. Je l’ai appelé pour lui faire des reproches d'avoir attaqué M. Bah Oury. Je lui ai expliqué pourquoi il n’avait pas raison et je lui ai dit que je déplorais cette attitude de sa part.»
De la réaction de Wann? Cellou Dalein Diallo, de déclarer: «A l’issue de notre entretien, j’ai eu le sentiment qu’il (M. Wann : Ndlr) a compris. Il a adressé une lettre à Bah Oury pour lui présenter ses excuses. Il a présenté également ses excuses à tous les militants du parti qui auraient été offusqués par ses propos, tenus à l’encontre du vice-président de notre parti (Bah Oury : Ndlr). Moi, entre temps, j’ai fait un communiqué pour demander de mettre fin à ces polémiques sur le net. Surtout que cela sortait du cadre des structures du parti. Les membres de l’UFDG peuvent échanger, se donner des points de vue, adresser des mails au président ou au conseil politique pour faire des recommandations, mais il n’était pas juste qu’on s’adresse aux médias pour exprimer ces points de vue parce que dans toute organisation de cette nature, il peut y avoir des dysfonctionnements. Tout le monde ne peut pas être d’accord mais il y a une discipline qu’il faut respecter...»
Bah Oury a déploré la «mollesse» de sa réaction Le Président de l’UFDG se défend: «Lorsque j’ai été informé que M. Wann a adressé une lettre d’excuse à M. Bah Oury, j’étais en ce moment à Nouakchott (Mauritanie). J’ai cherché à joindre M. Bah Oury pour recueillir ses sentiments par rapport à cela pour que je puisse éventuellement faire l’arbitrage. C’est au même moment qu’il a lui-même rédigé une déclaration où il a estimé que je n’ai pas réagi comme il fallait. Et qu’il déplorait la mollesse de ma réaction. Je pense qu’il (Bah Oury : Ndlr) n’aurait pas dû mettre cela sur la place publique. Il aurait dû m’adresser ses griefs et me faire des recommandations, s’il souhaitait que M. Wann soit sanctionné puisqu’il est quand même le vice-président du parti. Il pouvait m’adresser une lettre pour dire par exemple: «voilà ce que j’attends de vous M. le président parce que, trop c’est trop». Et c’est en ce moment, peut-être, qu’on aurait eu une discussion au terme de laquelle, on se serait mis d’accord sur la manière de traiter cette question. Malheureusement, il s’est adressé aux médias directement. Et moi, c’est à travers ces médias que j’ai appris et je ne peux pas réagir à cela. Je pense que la sagesse a fini par prévaloir et on va régler ces problèmes au sein du parti. L’UFDG dispose suffisamment de ressources à l’interne comme à l’externe pour régler ces genres de problèmes, pour qu’on règle cela à l’interne et qu’on ne polémique pas par médias interposés entre les plus hauts responsables du parti. Actuellement, c’est à cela que je m’attèle afin de ramener tout le monde à la raison…»
Soulignons que Cellou Dalein Diallo effectuera du 30 au 10 juillet, une «mission de sensibilisation» dans les préfectures de Télimélé, Gaoual, Koundara et Boké, a appris ce 28 juin, AfricaLog.com à Conakry.
Une équipe multimédia l’accompagnera dans ce périple en Moyenne Guinée, (son principal fief), et en Basse-Côte. Il faut toutefois rappeler que la semaine dernière, le ministre guinéen de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Alhassane Condé, avait interdit toute «manifestation à caractère politique sur la voie publique», sur toute l’étendue du territoire national. L’opposition politique guinéenne avait estimé que l’interdiction est «nulle et de nul effet. Il (le ministre: Ndlr) n’a aucun pouvoir pour amender la Constitution», a déclaré le porte-parole du Collectif et de l’ADP, Aboubacar Sylla, leader de l’UFC (Union des forces du changement). La Constitution guinéenne, en son article 10, autorise les manifestations et les cortèges.
AfricaLog.com
