Les crises au Mali et en Guinée-Bissau seront au cœur des assises de la 41e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) vendredi à Yamoussoukro, capitale de la Côte d'Ivoire.
Les affrontements entre islamistes et rebelles touaregs et surtout la détérioration de la situation sécuritaire à Gao interviennent à la veille de cette importante réunion.
Ils sont nombreux ceux qui pensent que les autorités maliennes ont assez "tergiversé" par rapport au déploiement d'une force de la CEDEAO et de l'Union africaine. Pour de nombreux diplomates étrangers en poste à Bamako et aussi des Maliens, "il est temps d'agir. Ce qui se passe à Gao depuis hier n'augure rien de bon. Une insurrection populaire est aujourd'hui à craindre dans toutes les villes occupées. Et cela peut déboucher sur une véritable boucherie. Une tragédie à éviter à tout prix à des populations déjà éprouvée par trois mois d'occupation".
"Je souhaite que les autorités donnent leur feu vert très rapidement au déploiement de nos forces africaines avec l'appui de la communauté internationale. Je pense que nous avons besoin de l'appui de celle-ci, à la fois pour reconstruire nos forces et pour la restauration de l'intégrité territoriale...", a déclaré mercredi Soumeylou Boubèye Maïga, l'ancien ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, interviewé par une radio étrangère.
La position de cet expert de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne est largement partagée par la majorité des diplomates, experts militaires, cadres de l'administration et habitants de Bamako. "On ne peut plus attendre. Il faut donner l'assaut aux occupants quel que soit le prix à payer", nous ont affirmé plusieurs ressortissants du nord-Mali rencontrés ou joints au téléphone.
Dans des communiqués différents, le Collectif Cri de Coeur pour le nord-Mali et le Collectif des ressortissants du nord (COREN) avaient interpelé le gouvernement de transition par rapport aux événements dont Gao est le théâtre depuis lundi dernier. Ils appellent les autorités maliennes et la communauté internationale à s'assumer pour délivrer les populations des régions nord du Mali. C'est dire qu'ils espèrent beaucoup de la réunion des Chefs de l'Etat de la CEDEAO à Yamoussoukro. – AfricaLog avec agence