«Je viens vous annoncer ma démission du Bureau Exécutif National», annonce Issiaga Bah.
Au lendemain de la rencontre entre le Président de la République et le leader des NFD et son adjoint, une légère secousse, cependant d’importance au regard de son caractère d’alerte, vient de se faire sentir au sein du bureau exécutif national des Nouvelles Forces Démocratiques.
Dans une correspondance adressée au BPN du Parti NFD, Issiaga Bah annonce son départ «du Bureau Exécutif National».
En effet, le démissionnaire semble sous un choc: «c'est avec peine et désolation que j'ai appris à travers la dernière assemblée ordinaire tenue samedi 14/07/2012, une réunion au cours de laquelle le Président Mouctar Diallo nous a fait part de la rencontre avec le Président de la République le Pr. Alpha Condé».
Deux jours plus tard, le 16 juillet 2012, l’homme se met à table pour exprimer son état d’âme: «Je viens très respectueusement au près de votre haute bienveillance vous annoncer ma démission au sein du Bureau Exécutif National».
M. Bah dénonce tout d’abord, la démarche qui a abouti à la rencontre de Sèkhutureya: «d'après mes informations le Parti NFD n'a pas reçu une lettre d'invitation écrite mais juste des démarches ont été menées par M. Sankhon Malick et [le Ministre] Sow Bantama, tous membres du camp présidentiel. Une rencontre que je trouve inopportune voire inutile».
Deuxièmement, avance-t-il, «ces deux personnalités qui ont rencontré le Pr Alpha Condé avaient elles-mêmes critiqué ouvertement les rencontres antérieures entre M. le Président et certains leaders Politiques notamment Cellou et Sidya. Je ne peux pas comprendre qu'une chose qu'on a critiquée et dénoncée hier, qu'on la fasse aujourd'hui et puis qu'on apparaisse aux yeux des autres comme sérieux. Je me dis que ce n'est pas possible. Cet acte a été pour moi une erreur politique, voire une faute».
Avant de poursuivre, l’ex-membre du bureau exécutif national des NFD fait la morale: «La rupture suppose qu'on ne répète pas les mêmes fautes que ses prédécesseurs. Qu'on ne dise pas une chose et faire son contraire» et de donner la leçon: «la constance dans le temps et dans les actions constituent l'arme fatale pour le bon politicien. Il doit rester sur sa ligne quelque soit le prix à payer et éviter surtout la tentation. Mais très malheureusement en Guinée les gens ne résistent vraiment pas. C'est dommage», regrette-t-il.
On sous-entend là que le duo Mouctar-Etienne n’a pas encore fait le bon compte-rendu: «Je prie Dieu que les Guinéens fassent une prise de conscience, qu'ils regardent les réalités d'en face et surtout qu'ils renoncent aux avantages individuels».
Tout en soulignant respecter «les personnes qui animent cette formation politique pour leur intelligence et leur envie de bien faire mais je ne partage vraiment pas cette démarche, celle qui consiste à se ridiculiser aux yeux des connaisseurs de la politique de M. Alpha Condé. Il a dit à Paris lors de son point de presse qu'il ne changera pas la CENI, qu'il ira aux législatives sans cette opposition et d'ailleurs qu'il n'a pas à faire à une opposition plutôt à des anciens Premiers Ministres qui ont pillé l'économie et retardé la Guinée. On pouvait s'attendre à quoi avec ALPHA?».
S’interroge-t-il avant de lâcher: «en analysant toute cette situation et vu mes occupations professionnelles, j'ai décidé de quitter le bureau Politique National pour rester simple membre du Parti».
Issiaga Bah n’avait pas manqué d’évoquer les circonstances de son adhésion aux Nouvelles Forces Démocratiques: «j'ai intégré ce Parti Politique en 2009 après un constat très séduisant par ses responsables d'alors en l'occurrence son Président Mouctar Diallo qui s'était illustré en s'opposant à la junte militaire au pouvoir alors que les autres l'acclamaient. J'ai cru aux valeurs et aux idéaux que défendaient son Président et les éminents membres qui composaient le bureau Exécutif National».
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