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A quand les législatives? L’OIF présente son rapport

Jul 24, 2012
A quand les législatives? L’OIF présente son rapport

La mission de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a publié son rapport  le samedi 21 juillet 2012 à Conakry. Rapport axé sur la fiabilité ou non de l'opérateur Waymark, choisi pour procéder à la révision des listes électorales.

Pour mener à bien cette opération, l’équipe d'experts de la Francophonie recommande une amélioration dans le traitement des données enregistrées par les kits de Waymark tout en suggérant à l’opérateur la récupération et de les stocker sur son système centrale, les données biométriques de la présidentielle de 2010. Données dont la gestion avait été confiée à la Sagem (rachetée depuis et devenue Sagem Morpho).

Afin de rendre crédible et acceptable par tous ce transfert de données de la Sagem vers Waymark, les experts conseillent la création d'une commission de veille, composée d'experts indépendants, de membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et des représentants des partis politiques.

Il a aussi conseillé à la CENI de mettre au point un plan en vue d'une parfaite maîtrise de l'opération destinée à remonter les données par le biais d'un mécanisme de traitement administratif efficace afin d’éviter les erreurs d’enregistrement des données au niveau des kits.

D’après l’expert Ould Sidi de l’OIF, «on a constaté qu’il y a une authentification biométrique pour accéder au logiciel d’enrôlement. L’accès à l’interface est aussi bien sécurisé par une authentification biométrique et que l’opérateur pour pouvoir faire des opérations sur le système, il faut qu’il insère une clé USB permettant de faire une sauvegarde simultanée par rapport au contenu du disque dur. Nous avons également constaté qu’au niveau du kit, la procédure permet réellement de faire la capture des empreintes et de rattacher l’électeur selon le découpage administratif».

On pris part à la cérémonie de présentation du rapport, leaders de l’opposition, qui avaient boudé la dernière mission de l’organisation, représentants de la mouvance présidentielle, Commissaires la CENI, représentants des autres institutions républicaines et partenaires impliqués dans le processus électoral guinéen.

Yaya Kane: «Récemment, nous [la cellule technique d’action et de suivi-évaluation du processus électoral de la CENI, NDLR] avons vérifié si oui ou non, les premières recommandations des experts ont été prises en charge. Il se trouve que plusieurs d’entre elles sont prises en charge. Nous l’avons vérifié. Nous avons pu également observer la réactivité des techniciens. Ce que nous souhaitons, que désormais, ce type de mission prenne le temps de revenir, vérifier ce qu’ils ont fait sur le terrain, ce qu’ils ont vu afin de produire un rapport pour éviter de jeter de l’huile sur le feu».

D’où les appréciations de cet expert international en conduite de processus électoraux en Afrique. Yaya Kane est à l’origine du premier fichier électoral informatisé de la Guinée en 1992-1993. Il est de la mouvance présidentielle: «La mouvance présidentielle a positivement apprécié le rapport de l’OIF en ce sens qu’il ne suggère dans aucun de ses paragraphes l’abandon du système WAYMARK. Au contraire, à la page 13 dudit rapport, les Experts concluent que "la mise en œuvre de ces recommandations, aussi bien en appui à l’Opérateur [Waymark, NDLR] qu’en appui à la CENI incluant le renforcement de ses capacités et une réorganisation des méthodes de travail de celle-ci [la CENI, NDLR], peut être réalisée dans des délais rapides.
Cependant, relève-t-il, si nous trouvons certaines recommandations fondées, d’autres ne le sont pas, ou ne le sont plus car rectifiées par Waymark au lendemain de la dernière mission de l’OIF du 17 juin dernier».

Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG: «Nous avions dénoncé les conditions de recrutement de Waymark. Elles ont été faites sans appel d’offres. Mais on n’a pas voulu nous écouter. Si aujourd’hui, on nous dit que le recrutement de Waymark est une contrepartie du contrat avec Palladino, il faut vérifier ! Parce qu’on ne sait pas pourquoi on est allé prendre cette société. C’est maintenant qu’on a des informations qu’on n’a pas vérifié, c’est maintenant qu’on va les vérifier».

Lansana Kouyaté, leader du PEDN regarde du côté du chronogramme: «Ce que je n’ai pas vu dans ce document, parce que c’est un document qui propose des corrections, quel est le timing pour effectuer ces corrections ? Je ne l’ai vu nulle part. Or, le chronogramme des corrections, conditionne le chronogramme de l’élection. Je crois que l’on est jusqu’ici encore, dans l’à-peu-près parce que nous, nous voulons savoir exactement, quand est-ce que l’on va finir ces corrections et quand est-ce que le chronogramme électoral lui-même sera disponible. Au total, c’est un travail sérieux».

Faya Millimouno: «ce que je retiens de cette rencontre, c’est que le pouvoir essaie d’entraîner l’opposition dans une discussion croyant pouvoir tromper la vigilance de l’opposition sur les questions essentielles. Cela ne marchera pas. Et à chaque étape que nous prenons, nous arrivons à la conclusion que ce que nous avons dénoncé pendant un an et demi, que Waymark n’était pas bon, cela a été clairement et avec consensus, accepté aujourd’hui ; parce que 20 recommandations pointent du doigt directement, 20 faiblesses de Waymark. Donc, Waymark ne peut pas être dans le tableau et parler d’élections crédibles en Guinée».

Kiridi Bangoura, Chef de cabinet civil du Président de la République: «chacun a son point de vu. Le gouvernement, le Président de la République, surtout, prendra la décision dans l’intérêt général de notre pays et dans ce qui constitue même la substance de la République. Mais, il est important que chacun s’exprime aujourd’hui pour que, et nous gouvernement, et les institutions, et nos partenaires, écoutent chacun pour que la décision prise soit la plus partagée possible».

Alhousséni Makanéra, RPG-Ar-en-ciel, mouvance présidentielle: «l’objectif principal du chef de l’État est d’organiser une élection libre, transparente et crédible digne d’être citée en exemple en Afrique. Et nous voyons que l’OIF participe aujourd’hui à cela.
Par rapport à certaines critiques, je voudrais que nous les politiques, nous nous laissions aider par les techniciens qui sont dans la salle. Nous avons tous suivi les recommandations, mais quand on n’est pas techniciens on ne peut pas comprendre comment les résoudre. Partir rapidement vite en besogne, et dire que ce n’est pas possible, nous ne pensons pas que ce soit la meilleure façon d’apporter notre contribution pour l’organisation de ces élections.
Dans la salle, certains ont dit qu’ils ne sont pas d’accord avec Waymark, puisqu’il est disqualifié. S’ils sont d’accord que le rapport est bien fait et que ceux qui ont relevé les faiblesses ont été à la hauteur, je ne peux pas comprendre qu’ils puissent refuser la conclusion. Soit ils sont d’accord avec le rapport ou ils ne sont pas du tout d’accord. On ne peut accepter une partie et laisser l’autre».

Jean Marie Doré du Club des Républicains, Centriste: «Tout ce qui est dit dans ce rapport, les constats, surtout les recommandations, invalident totalement Waymark. Je crois que ce rapport de la Francophonie règle définitivement le problème de Waymark. Tous les paragraphes ont exprimé la vérité, la sincérité et la compétence. C’est pourquoi nous pensons qu’on se réfère à la SAGEM».

Lousény Camara, président de la CENI : «Nous ne pouvons que nous réconforter parce que c’est nous qui les [les experts de l’OIF, NDLR] avons commis à la tâche. C’est la CENI qui a demandé de faire ce travail pour avoir une vision claire, pour avoir une idée de la transparence que nous voulons faire des élections législatives. C’est pourquoi, je demande à tous les acteurs politiques et aux partenaires techniques et financiers qui nous accompagnent de bien vouloir continuer dans ce sens. De bien vouloir chercher à s’asseoir autour de la même table comme ils l’ont fait aujourd’hui, de dire comme j’aime le dire, ce qui fait fâcher et ce qui fait pleurer, pour que définitivement, on sorte de cette transition qui n’a que trop duré».

Le Président de la CENI de préciser par ailleurs: «Nous avons extrait le fichier des Guinéens de l’étranger parce qu’ils n’étaient pas concernés par la présente révision. C’est ce qui fait la différence».

Kiridi Bangoura de revenir à la charge: «Nous sommes une nation en marche. Je voudrais vous signaler en tant qu’un ancien Ministre de l’Intérieur [précisément Ministre de l’administration du Territoire et des Affaires politiques, NDLR], c’est maintenant qu’on est en train de bâtir un système électoral que les acteurs électoraux vont contrôler de bout à bout. Là où les acteurs électoraux n’avaient jamais mis la main, c’est la gestion du fichier électoral. Les acteurs électoraux avaient contrôlé le système de comptage des résultats. Mais, ils ne sont jamais rentrés dans la machine de la révision. C’est pour cela que je suis heureux. Parce que si nous exploitons bien ce rapport, il fera que quiconque gagne, on fera confiance à sa victoire. On pourra le féliciter d’autant plus à l’aise que le système est totalement transparent et totalement sécurisé pour tous».

Hadja Rabiatou Serah Diallo, Présidente du CNT: «l’OIF a fait un constat. C’est ma compréhension, je ne suis pas politicienne. Mais, je pense que pour nous aider à sortir de crise, ils ont fait un constat. Ils ont fait des recommandations. Si nous pensons que ce constat et les recommandations soulagent les uns et les autres, c’est une réalité que nous reconnaissons dans le travail de l’OIF, comme ça été d’ailleurs soulevé par certains partis politiques ici.
Maintenant, je pense que la seconde phase, l’OIF qui a fait ces recommandations, ne nous a pas dit dans ce document que l’opérateur
[Waymark, NDLR] est incompétent ou alors que si on arrive à corriger, on peut le maintenir. Ça devrait être l’objet d’une deuxième discussion.
Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est une sortie de cette crise, c’est d’aller vers les législatives sans lesquelles, beaucoup de bonnes choses qui nous attendent, les partenaires sont présents, seront gelées. Il s’agit donc d’avoir des élections libres et transparentes. C’est ce que nous voulons».

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