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Les exilés de la République: le Tigre et le Sphinx!

Aug 24, 2012
Les exilés de la République: le Tigre et le Sphinx!

Le général Boundouka Condé a passé les charges de la conduite de l’armée de terre, le mercredi 22 août 2012 à son successeur colonel Fodé Kéita.

Ainsi que le montraient les images de la télévision nationale, la cérémonie s’est déroulée dans des circonstances de très grande convivialité. Toutefois, les commentaires des téléspectateurs ont amené votre site à faire un arrêt sur une image.

Laquelle? C’est celle sur laquelle le chef d’état-major de l’armée de terre sortant, général Boundouka Condé et le général Aboubacar Sidiki Camara alias Idi Amine se serraient la main avec un rire apparemment, cordial. Car, des commentaires ont commencé aussitôt.

Un soldat qui se trouvait dans le groupe lâche: «oui, enfin, il est content. Son coup a marché. Il est parvenu à éjecter son ennemi». Parlait ainsi le militaire d’Idi Amine.

Un curieux proche de votre site d’approcher le quidam pour savoir davantage: «mon ami, qu’as-tu voulu dire pendant le journal télévisé à propos d’Idi Amine?»

Il répond: «Grand frère, tout le combat, ces derniers temps d’Idi Amine, c’était d’évincer Boundouka de la tête des forces terrestres. Et ce n’est pas pour rien que ce dernier a été aussitôt nommé à de nouvelles fonctions, hors du pays. Il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’il y a mécontentement au sein des militaires».

Les relations devenues exacerbes entre les deux hommes peuvent être remontées aux premiers mois de la prise du pouvoir par le CNDD sous la conduite du capitaine Moussa Dadis Camara. Boundouka et Idi Amine étaient tous de l’équipée CNDD.

On se souvient de la nomination d’Idi Amine au poste de Ministre Secrétaire permanent du CNDD. Malheureusement, une prise de fonction qui va tourner court car, Dadis va le limoger, l’humilier à la télévision et le mettre en taule pendant quelques temps.

Sa traversée du désert va s’estomper à la désignation du général Sékouba Konaté alias le Tigre pour conduire la transition, phase 2 suite à la tentative d’assassinat contre Dadis perpétrée par son aide de camp, Toumba.

Il faut rappeler que l’homme est réputé être un des intellectuels de l’armée guinéenne. Cet officier de gendarmerie est un produit de la très célèbre académie militaire de Saint-Cyr en France. Sous le régime de feu général Lansana Conté, il sera longtemps le Secrétaire général puis chef de cabinet du ministère de la Défense nationale.

Idi Amine sera ainsi rappelé aux affaires dès après l’installation de Sékouba qui va l’élever au grade de général de brigade et le nommer chef d’état major général adjoint des forces armées. Un retour aux affaires qui sera de très courte durée. Et pour cause. Qualifié de «mal aimé de l’armée car, imbus de sa personne et de son savoir» Idi Amine va se heurter à l’orgueil du nouveau patron du pays, Sékouba Konaté et de ses proches collaborateurs. Parmi ces collaborateurs, un certain Boundouka Condé. Il sera limogé peu de temps après. Une nouvelle disgrâce pour lui.

C’est avec l’arrivée du Prof. Alpha Condé au pouvoir qu’il sera de nouveau rappelé aux affaires à travers le poste de Directeur de cabinet du ministère de la Défense nationale et son élévation au grade de général de division.

Le choix pour remplacer le général Boundouka Condé va tomber sur un des proches parmi les proches du général Souleymane Kèlèfa Diallo, Chef d’état-major général des armées, en l’occurrence, le commandant de la 2ème région militaire, colonel Fodé Kéita.

Mais, le sphinx que constitue Boundouka de par la rapidité avec laquelle est intervenue sa nomination aux fonctions d’attaché de défense et de chef de la mission militaire de la Guinée à Washington après avoir été limogé de son poste de Chef d’état-major de l’armée de terre, amène à une analyse. Car, pour qui connaît les dédales diplomatiques, on peut bien se demander si ce départ n’a pas dû être préparé il y a quelques mois par les hommes d’Idi Amine avec naturellement, la caution du Président Alpha. Ce dernier a-t-il été convaincu de se méfier de l’homme?

La rédaction d'AfricaLog a appelé Boundouka, le sphinx, parce qu'il est effectivement "la nouvelle créature" du Président de la République qui, après l’avoir limogé, le nomme en moins de 24 heures. Le faisant ainsi renaître de ses cendres, tel un sphinx. Alors qu'il pouvait le nommer directement à ses nouvelles fonctions. Le Chef de l’Etat aurait ainsi fait taire toutes les interprétations et autres commentaires. On aurait plutôt parlé de la nouvelle nomination de Boundouka à Washington. Et ce dernier se serait d’ailleurs réjoui comme il l’a dit en parlant d'une «grande opportunité» pour lui pour apprendre la langue de Shakespeare et tout le monde aurait été tout gentil et hypocrite comme c'est le cas en politique.

Mais le général Boundouka semble entré dans la légende comme ce sphinx qui va bientôt rejoindre le tigre en exil. A rappeler que Boundouka a été un homme de poing qui a fait rentrer les hommes de Sékouba Konaté dans les rangs pour Alpha Condé.

Il va rejoindre, comme dit ci-dessus, Sékouba Konaté, le Tigre, aujourd’hui en exil doré et/ou forcé, malgré les promesses du Pr. Alpha Condé. On sait que les deux hommes ne vivent plus le parfait amour. Alpha regarde avec des yeux de lynx la gestion de Sékouba pendant la transition, incrimine ses proches dans l’attaque de sa résidence le 19 juillet 2011. Le Tigre est à la tête de la Force africaine en attente et basé, pour le moment, à Addis Abeba où il a peut-être dû commencer à apprendre l’anglais. Le sphinx va, de son côté, apprendre la langue de Shakespeare sur les bords du Potomac.

AfricaLog.com

 

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