Le procès des militaires inculpés pour des "crimes" commis pendant la crise post-électorale en Côte d'Ivoire en 2010 et 2011 s'ouvre le jeudi 13 septembre, annonce le Tribunal militaire d'Abidjan.
"C'est le 13 septembre que débuteront les procès des personnes inculpées suite aux crimes qui ont été commis pendant la crise post-électorale", a annoncé le commissaire du gouvernement (procureur militaire), Ange Kessi, vendredi lors d'une conférence de presse à Abidjan.
Au total "64 personnes ont été inculpées pour sept affaires en instruction ou en cours d'instruction", a-t-il ajouté.
Le lieu où vont se tenir les différentes audiences ne sera communiqué qu'"à la veille pour des raisons de sécurité", a indiqué Ange Kessi.
Les prévenus sont poursuivis pour plusieurs chefs d'accusation dont "détournement d'armes et de fonds", "recrutement et entraînement de miliciens", "atteinte à la sûreté de l'Etat" et " crimes économiques".
Parmi les affaires à juger, le dossier des gendarmes du camp d' Agban (Abidjan) dont les enquêtes ont abouti à l'inculpation de 23 personnes dont 17 sont en détention et six autres en liberté provisoire.
Seront également appelées à la barre, 24 personnes dont huit policiers arrêtées et incarcérées à Korhogo au sortir de la crise post-électorale.
Dans la foulée, le général Bruno Dogbo Blé, commandant de la Garde républicaine et pilier du système de sécurité sous Laurent Gbagbo sera jugé.
Arrêté le 15 avril 2011, il est inculpé dans trois des sept affaires et "risque la prison à vie", selon Ange Kessi.
Le commissaire du gouvernement a affirmé que l'instruction de l'affaire des récentes attaques contre l'armée ivoirienne n'a pas encore démarré.
Dans le cadre de ce dossier, 16 personnes sont en détention et des mandats d'arrêts ont été émis contre six autres.
Début août, plusieurs attaques menées par des groupes armés non identifiés contre des positions de l'armée ivoirienne à Abidjan et à l'intérieur du pays ont fait au moins 10 militaires tués.
Le gouvernement a accusé les partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo d'être les auteurs de ces raids.
Des vagues d'arrestations de militants et de hauts responsables politiques du parti de M. Gbagbo s'en sont suivies créant un regain de tension dans le pays. – AfricaLog avec agence