Démission de Souleymane Cissé du PEDN: Quelles démarches?

Démission de Souleymane Cissé du PEDN: Quelles réactions et quelles démarches? Le choc devrait être tel, que Lansana Kouyaté, le leader du Parti de l’Espoir pour le DéveloppementNational (PEDN) n’aura trouvé que les mots «c’est un non-événement» pour qualifier la démission inattendue de son "ami" Souleymane Cissé, ci-devant récemment démissionnaire du gouvernement du Premier ministre Mohamed Saïd Fofana.

En effet, les relations entre les deux hommes remontent aux bancs de l’école et ce sont deux membres fondateurs du parti PEDN.

On sait, cela ne se cachait pas, la machine de pression du Président de la République s’est aussitôt emballée depuis la remise de la lettre de démission des deux ministres PEDN au Chef du gouvernement, le 29 août dernier.

Une délégation conduite par le chef de cabinet du Président Alpha Condé a été récemment dépêchée dans le Oualada, d’où est originaire Souleymane Cissé pour que les sages fassent pression sur leur fils pour qu’il revienne sur sa décision. La délégation comprenait un des fils respectés du bled, en l’occurrence Loucény Nabé, gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée ainsi que le Ministre délégué à la Sécurité, Mouramani Cissé.

Kiridi Bangoura et sa suite auraient ainsi obtenu de leurs hôtes, «la promesse ferme de faire prendre dans les heures qui devraient suivre, la bonne décision par Souleymane Cissé» et même, d’obtenir plus, «avec son départ du parti PEDN de Lansana Kouyaté. Une question d’honneur pour Alpha Condé».

En moins de 24 heures, l’enfant du pays a signifié à son ami, «la douloureuse décision» en sens inverse, en lui annonçant sa démission en lui disant que «c’est suite aux pressions que j’ai subies».

Foudroyé par cette décision très inattendue, Lansana Kouyaté qui était aux anges à l’annonce de la double démission de ses cadres militants du gouvernement, n’aura pour réaction que les mots:«c’est un non-événement».

On se souvient le très prolixe leader du PEDN n’avait pas tari d’expressions pour annoncer ce qui constituait à l’époque «la bonne nouvelle», quelques heures seulement après la remise de la lettre commune de démission de Souleymane Cissé et Aboubacar Sidiki Koulibaly: «Ils ont non seulement quitté, je peux vous lire leur lettre de démission qui a été publiée sur les sites. J’ai une copie sur moi, je peux vous la lire maintenant. La lettre est signée du 29 Août 2012. Elle est adressée au Premier ministre et je ne vous cite qu’un passage : Nous avons l’honneur de porter à votre connaissance que dans la soirée du 27 Août 2012, nous avons été saisis par le parti de l’espoir pour le développement national (PEDN) de sa décision de retrait de ses membres du gouvernement. En prenant acte de cette décision et dans le strict respect de la discipline et des valeurs morales qui gouvernent toute organisation, nous voulons vous notifier notre décision d’observer cette discipline qui met fin ainsi à notre participation au gouvernement».

Il était même allé jusqu’au détail: «Les deux ministres ont quitté le gouvernement et leur personnel était hier à domicile pour leur faire les adieux. Quand ils ont contacté le Premier ministre, celui-ci leur a demandé de venir au Conseil et qu’après le Conseil, il allait les recevoir pour lui remettre la lettre de démission. Alors, Cissé Souleymane a compris et a tout de suite décidé de ne pas aller au Conseil».

Pour Souleymane Cissé, pas de commentaire à faire: «no comment !», lâche-t-il tout bonnement à chaque appel de journalistes qui ont la chance qu’il décroche son téléphone et que la question de son départ du PEDN lui est posée. Et s’il y a insistance, le démissionnaire du PEDN hausse le ton et dit: «eh mon frère, je dis no comment», avant d’interrompre la communication téléphonique.

Au prix de la reconduction de Souleymane Cissé, d’importantes tractations auraient été engagées. Des démarches au grand jour ont été entreprises et d’autres, de façon très discrète, comme condition à d’éventuel départ du PEDN de l’homme: «que le Président Alpha Condé aussi s’engage à respecter sa parole vis-à-vis du partant : le respect de la parole donnée». Souleymane Cissé en sait quelque chose sur ce plan entre Alpha Condé et Lansana Kouyaté dans le cadre des tractations de l’entre-deux-tours lors l’élection présidentielle de 2010.

Parmi les démarches entreprises au grand jour donc, celles du syndicat du Ministère du Plan. Officiellement il est dit que ce sont les travailleurs se mobilisent en souhaitant que le Président de la République fasse revenir leur Ministre démissionnaire, Souleymane Cissé afin, disent-ils, de parachever les œuvres entamer.

Abdoulaye Ibrahima Diallo est le Secrétaire général de la section syndicale du Ministère du Plan:«Sa démission a eu un impact très négatif sur les activités du Département. Parce qu’il faut reconnaître, parmi ses acquis, c’était la réunion de cabinet de tous les matins. A partir de 8 heures, chaque jour, tous les chefs de service étaient présents pour la réunion de cabinet. Aujourd’hui, malheureusement, ce calendrier a changé. Au lieu de tous les jours, c’est un sur deux. Le dynamisme qu’il avait imprimé au Plan, commence à lâcher. Et si aujourdhui, nous n’avons pas un Ministre capable et dynamique comme M. Souleymane Cissé, ça va s’en dire que le suivi ne sera pas comme si lui, il était là. Souvent en Guinée, les gens n’aiment pas être évalués. Et évaluer une politique, c’est évaluer son impact sur la population. Alors, il serait mieux qu’il soit là pour achever ce qu’il a commencé».

M. Diallo de lancer un appel: «Le message que nous avons à lancer, s’adresse en premier lieu, à monsieur le Président de la République, Pr. Alpha Condé. Aujourd’hui, il est le seul capable de satisfaire les travailleurs du ministère du Plan. Souleymane [Cissé] est parti. Il est sorti par la porte par laquelle il est entré dans le gouvernement. C’est un parti qui l’avait délégué. S’il est sorti par cette porte, c’est normal. Mais aussi, il peut être récupéré en tant que Souleymane, un citoyen simple qui peut servir sa nation. Et c’est pour cela, nous lançons un appel à monsieur le Président de la Répblique pour qu’il puisse venir à l’aide des travailleurs qui sont désepérés par le départ de leur brillant ministre».

Sûrement qu’à l’occasion de la conférence de presse de l’opposition (Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition et l’Alliance Démocratique pour le Progrès, A.D.P.) le lundi 17 septembre 2012, pour faire le Point de la situation socio- politique du pays, le leader du PEDN va liver la position de sa formation politique suite à la démission de Souleymane Cissé.

AfricaLog.com

• ‹
• 4563 of 11304
• ›