Adresse à la Nation du Chef de l'Etat: «Je veux que la Guinée soit un havre de paix et de liberté». En ensemble kaki (abacost), arrêté devant le pupitre, c’est avec le visage grave que le Président de la République s’est adressé à la nation dans la soirée de ce vendredi 21 septembre 2012, lendemain de la marche dite "pacifique" de l’opposition. Un surlendemain plus trouble que la veille car, marqué par des échauffourées entre divers groupes aux sensibilités politiques différentes.
Au regard de la tournure que commencent à prendre les choses, le Chef de l’Etat s’est adressé à la nation pour d’une part, demander à «ceux qui veulent marcher» qu’ils «marchent mais, que personne n’en profite pour créer des troubles et le désordre».
D’autre part, en appeler à «tous nos compatriotes, malgré les sentiments de révolte devant de tels actes qui n’honorent ni leurs auteurs ni notre pays, à garder leur calme, à ne jamais répondre à ces provocations insensées et incompréhensibles».
Pour le Président de la République, «Ces soubresauts, ces violences d’hier et de ce matin visent à créer un climat de tension pour paniquer la population et décourager les investissements. Il ne faut pas céder à ces provocations».
En 3 minutes 10 secondes, Pr. Alpha Condé a livré son message aux Guinéens:
«Mes chers compatriotes,
La construction d’un Etat de Droit est une quête quotidienne qui demande l’engagement et la bonne foi de tous les citoyens de ce pays.
Avant-hier [mercredi 19 septembre, NDLR], je signais le Décret [D/2012/016/PRG/SGG, NDLR] promulguant la Loi sur la Règlementation de la CENI, avec une parité entre la majorité et l’opposition.
Cette Loi se situe dans la volonté des Institutions Républicaines de renforcer la démocratie.
Hier [jeudi 20 septembre 2012, NDLR], l’opposition organisait une manifestation autorisée qui a été largement couverte par tous les organes de presse.
Les forces de l’ordre, malgré des provocations ça et là, malgré l’occupation anarchique de la voie publique non concernée par l’autorisation et bloquant la circulation, sont restées impassibles.
Je veux que la Guinée soit un havre de paix et de liberté.
Je veux que la sécurité publique soit garantie pour tous.
Je veux que toutes les Guinéennes, tous les Guinéens vivent en paix et en harmonie.
C’est pourquoi, tout en déplorant les actes de vandalismes et les destructions des autobus de transport publics, patrimoine commun récemment acquis pour soulager les travailleurs de la capitale, j’exhorte au calme.
Des citoyens ont vu leurs biens saccagés: des boutiques ont été vandalisées sans raison, des véhicules de particuliers détruits.
Ces actes sont de nature à porter atteinte à la cohésion et à l’unité nationale.
Ces actes sont inacceptables.
J’appelle tous nos compatriotes, malgré les sentiments de révolte devant de tels actes qui n’honorent ni leurs auteurs ni notre pays, à garder leur calme, à ne jamais répondre à ces provocations insensées et incompréhensibles.
La Guinée avance et avancera dans la paix, dans la voie du progrès.
Ces soubresauts, ces violences d’hier et de ce matin visent à créer un climat de tension pour paniquer la population et décourager les investissements. Il ne faut pas céder à ces provocations.
Hier, nous avons réussi le forum économique qui a rassemblé en deux jours des grandes personnalités de la Finance, des Affaires et de l’Economie.
Ce succès va amener des nouveaux investisseurs et créer des opportunités d’emploi pour les jeunes, des opportunités de croissance économique pour le pays.
Certains veulent nous distraire de ce travail laborieux fort apprécié à l’Intérieur et à l’Extérieur.
Mes Chers Compatriotes,
J’en appelle au calme et au travail. J’en appelle à la sérénité et à l’unité nationale.
Que ceux qui veulent marcher marchent mais que personne n’en profite pour créer des troubles et le désordre.
Sans la paix, sans l’unité nationale et la cohésion, il n’y a pas de développement.
Sans la paix et la sécurité des personnes et des biens, il n’y aura pas d’investissements.
C’est pourquoi, la paix est essentielle pour notre peuple.
J’y veillerai de toutes mes forces».
Propos recueillis par AfricaLog.com