Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l'ONU pour les opérations de maintien de la paix, a déclaré lundi qu'il existait un "large consensus" au sein de la communauté internationale quant à la nécessité d'une solution politique pour mettre fin à la crise au Mali, mais qu'une solution militaire restait également une option envisageable.
Au cours des réunions entre les responsables des Nations Unies, de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), un consensus s'est dégagé sur "la nécessité, à un certain stade, d'envisager sérieusement une solution militaire", a déclaré M. Ladsous au cours d'une conférence de presse tenue au siège de l'ONU à New York.
Quelle que soit la solution adoptée, elle devra impérativement passer par "le rétablissement de l'ordre constitutionnel et du processus politique normal" au Mali, mais aussi "aider le pays à rétablir sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire", a-t-il expliqué, faisant référence aux groupes islamistes qui occupent le nord du Mali depuis le coup d'Etat survenu le 22 mars dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Le 12 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé à l'unanimité une résolution demandant aux dirigeants de la région de formuler dans les 45 jours un plan d'intervention militaire. Depuis, le président malien par intérim; Dioncounda Traore, a lancé un nouvel appel à intervenir de toute urgence.
Le pays est en proie au désordre depuis le coup d'Etat militaire survenu en mars, qui a pris la communauté internationale par surprise. Des groupuscules islamistes liés à Al-Qaïda ont profité du chaos ambiant pour prendre le contrôle de la partie nord du pays, où ils ont imposé la loi islamique, pratiquant notamment des punitions extrêmement dures contre les femmes.
Des stratèges du département des opérations de maintien de la paix de l'ONU ont discuté à plusieurs reprises avec les dirigeants de la CEDEAO depuis le printemps, et une nouvelle réunion devrait se dérouler à Bamako, la capitale malienne, pour "définir de manière plus précise le type d'opération nécessaire, en présence de tous ceux qui souhaitent y participer", a ajouté M. Ladsous.
Plusieurs pays ont annoncé leur soutien à cette initiative, dont les Etats-Unis et la France. Tous s'accordent cependant à dire qu'une offensive militaire dans le nord du pays devra avant tout être menée par des troupes africaines.
Le peuple malien a été sévèrement affecté par la crise, 250 000 réfugiés ayant quitté le pays, tandis que 174 000 autres ont fui vers d'autres régions à l'intérieur du Mali, selon les chiffres publiés par l'ONU.
"L'ONU est prêt à aider les autorités maliennes à trouver une solution durable à la crise. Cependant, cette solution doit avant tout être politique, une éventuelle intervention militaire n'étant qu'un moyen de soutenir et d'appliquer cette solution", a conclu M. Ladsous. – AfricaLog avec agence