Le président ivoirien Alassane Ouattara a dissout mercredi son gouvernement en raison d'un différend avec le PDCI, membre de la coalition gouvernementale. Une décision inattendue qui fait craindre une nouvelle instabilité dans le pays, qui se bat toujours pour retomber sur ses pieds après la sanglante guerre civile qui l'avait ravagé en 2010.
La dispute est survenue mardi lors d'un débat parlementaire sur un possible amendement au Code de la famille, a précisé mercredi le secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly lors d'une conférence de presse.
Jusqu'à présent, en Côte d'Ivoire, le mari prend toutes les décisions au nom de la famille. L'amendement proposé par le ministère de la Famille, de la Femme et de l'Enfant prône désormais l'égalité entre les deux sexes au sein du foyer.
L'un des partis qui s'est le plus opposé à l'amendement sur l'égalité des sexes est le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) dirigé par l'ex-président Henri Konan Bédié qui s'était rallié au parti de M. Ouattara en 2010. En échange, ce dernier avait nommé un Premier ministre appartenant au PDCI, qui compte également huit portefeuilles sur 36 au sein du gouvernement.
La querelle sur le Code de la famille "est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", a confié un conseiller présidentiel qui a requis l'anonymat. Le président Ouattara "n'est pas content, car (...) lorsque son gouvernement a proposé la loi, le PDCI a tenté de la bloquer. Il ne comprend pas ce qui se passe et souhaite un nouveau départ".
Le mandat du président Alassane Ouattara, favori de la communauté internationale lors du conflit de 2010, a été entaché par les accusations selon lesquelles il n'aurait pas été juste lors de ses négociations avec les partisans de son ex-rival, l'ancien président Laurent Gbagbo. Ces derniers mois, les partisans de M. Gbagbo ont mené de plus en plus d'attaques contre des positions militaires en Côte d'Ivoire, y compris à Abidjan. – AfricaLog avec agence