Le fils et ancien ministre de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, Karim, a quitté jeudi soir la gendarmerie de Dakar où il était interrogé sur un éventuel enrichissement illicite.
Karim Wade a quitté les locaux de la section Recherches de la gendarmerie de Colobane, un quartier populaire de Dakar, après quelque dix heures d'interrogatoire.
Il a été acclamé à sa sortie de la gendarmerie par plusieurs dizaines de militants du Parti démocratique sénégalais (PDS), l'ex-parti au pouvoir, qu'il a salués, debout à travers le toit ouvrant de sa voiture.
Karim Wade, habillé en boubou, avait l'air détendu. Il n'a pas fait de déclaration à sa sortie de la gendarmerie.
Il n'était pas possible dans l'immédiat de savoir si des charges ont été retenues contre lui, ni s'il devrait répondre prochainement à une nouvelle convocation.
Karim Wade, arrivé mercredi soir à Dakar en provenance de Paris, était entré dans la gendarmerie de Colobane vers 10H00 (locales et GMT) devant des journalistes et quelques dizaines de militants du PDS.
Le fils de l'ex-président s'est présenté à la gendarmerie en dépit de la déclaration faite la veille par un responsable du PDS et porte-parole d'Abdoulaye Wade, Ousmane Ngom, selon laquelle les dignitaires de l'ancien régime refuseraient désormais de répondre aux convocations des enquêteurs.
Ils s'estiment victimes d'une chasse au sorcières ouverte par le nouveau régime de Macky Sall qui a battu en mars M. Wade, resté au pouvoir durant douze ans, au second tour de la présidentielle.
Le PDS et ses responsables considèrent être en situation d'adopter la position de résistance à l'oppression, avait déclaré M. Ngom dans un communiqué.
Karim Wade avait déjà été convoqué à deux reprises en juillet par la gendarmerie.
Son ancien ministère de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l'Energie, doté de gros budgets, lui avait valu d'être surnommé Super ministre ou Ministre du ciel et de la terre.
Ancien conseiller de son père, Karim Wade a également occupé plusieurs fonctions, dont celle de responsable de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique, chargée de grands travaux avant le sommet de l'OCI organisé en mars 2008 à Dakar.
Les enquêtes ont été ouvertes à la demande de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Outre Karim Wade, seul convoqué jeudi, elles concernent également six autres anciens responsables du régime Wade, dont quatre ex-ministres.
La CREI, créée en 1981 par l'ancien président socialiste Abdou Diouf (1980-2000), en sommeil depuis des années, a été réactivée après l'élection de Macky Sall. – AfricaLog avec agence