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Pagaille électorale en France

Nov 26, 2012
Pagaille électorale en France

Le principal parti d'opposition de droite en France, l'UMP, qui avait permis en 2007 l'élection de Nicolas Sarkozy, est menacé d'éclater à la suite d'une violente guerre des chefs.

La médiation d'Alain Juppé a échoué, plongeant encore un peu plus l'UMP dans le chaos. Après que le maire de Bordeaux a annoncé dimanche soir qu'il jetait l'éponge, les conditions de sa médiation n'étant "pas réunies", François Fillon a rapidement dénoncé les "coups de force successifs" de son rival Jean-François Copé et annoncé qu'il allait saisir la justice pour faire valoir la victoire qu'il revendique dans l'élection du président de l'UMP. Quant à M. Copé, il a simplement indiqué que la commission des recours du parti devait continuer son travail.

La mission de médiation de M. Juppé était présentée comme la seule chance de trouver une issue dans la bataille qui oppose depuis des jours MM. Fillon et Copé pour s'emparer de la présidence de l'UMP. Mais l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac avait condédé dès dimanche matin sur Europe-1 qu'il n'aurait que "très peu de chances" de réussir.

La nouvelle folle journée à l'UMP avait début peu après 9h30 lorsque la commission des recours de l'UMP (CONARE) s'était réunie au siège du parti pour examiner les recours déposés à l'occasion de l'élection du président du parti, notamment concernant les votes dans les DOM-TOM et les Alpes-Maritimes. Mais moins de deux heures plus tard, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, observateur filloniste au côté d'Eric Berdoati à la CONARE, claquait la porte.

Selon lui, le président de la commission, Yanick Paternotte, avait refusé les deux conditions posées par M. Juppé pour sa médiation, à savoir la présence de représentants d'Alain Juppé au sein de la CONARE et le retrait des membres de l'instance ayant pris position pour l'un ou l'autre des candidats à la présidence de l'UMP. En fin d'après-midi, la commission annonçait qu'elle allait suspendre ses travaux à 19h, vraisemblablement pour laisser le champ libre à la réunion de médiation prévue à la même heure entre M. Juppé et les deux rivaux.

Celle-ci, tenue à l'Assemblée nationale, aura duré une petite heure. Après le jet d'éponge de M. Juppé, M. Copé a simplement estimé que le travail de la CONARE devait reprendre. Pour lui, "le processus juridique ne doit pas être interrompu. La commission des recours travaille, statue, proclame le nom du futur président en conscience et puis, ensuite, on passe à une nouvelle phase qui est une phase de construction autour du président proclamé", a dit le secrétaire général de l'UMP.

Sans commenter l'annonce de M. Juppé, M. Copé a jugé qu'il "n'y a à ce stade pas de médiation".

"Cette médiation viendrait plutôt dans un volet (arrivant) ultérieurement", une fois les résultats proclamés par la CONARE, a-t-il dit en appelant à "respecter" son travail d'examen des recours après le scrutin. Visiblement, M. Copé n'a pas proposé d'autre solution lors de cette réunion tripartite que de s'en tenir aux travaux de la CONARE. "La sortie de crise doit passer par la (commission) pour respecter nos statuts et pour respecter le vote des 175.000 militants qui se sont exprimés", a-t-il tweeté un peu plus tard. La commission avait d'ailleurs repris ses travaux dans la soirée.

Après la proclamation du vainqueur, "viendra alors une phase de politique" au cours de laquelle le nouveau président "aura pour mission de rassembler tout le monde, de faire en sorte qu'à 50/50 les deux équipes représentant les deux candidats soient représentées dans les instances" où chacun pourra "avoir sa juste place", a-t-il dit à la presse.

Cette main tendue a été rapidement balayée par François Fillon.

Accusant son rival d'avoir rejeté la médiation d'Alain Juppé, il a indiqué qu'il comptait "saisir la justice" pour faire valoir la victoire qu'il revendique dans cette élection. M. Copé "porte seul désormais la responsabilité d'un échec qui touche notre parti et compromet, au delà, l'image de l'action politique", écrit M. Fillon dans un communiqué. "Soucieux de sortir de l'impasse dans laquelle les coups de force successifs de Jean-François Copé ont plongé notre parti, je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants".

Soutien de M. Fillon, Valérie Pécresse a assuré que "François Fillon a tout fait pour que la médiation Juppé puisse réussir et puisse aboutir. Il en accepté toutes les conditions. Aujourd'hui, Jean-François Copé a refusé cette médiation". "Je suis triste pour les militants, les militants qui veulent éperdument connaître la vérité des résultats de ce vote. Alors, nous, nous allons tout faire pour que les militants aient la vérité de ce vote et pour leur redonner la parole parce qu'aujourd'hui il n'y a plus que ça à faire", a-t-elle ajouté dans une déclaration lue devant la presse.

"Quand on a été Premier ministre, on respecte les règles", a pour sa part dénoncé Luc Chatel, soutien de M. Copé, estimant que M. Fillon faisait preuve d'"irresponsabilité" en saisissant la justice. – AfricaLog avec agence

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