L’ONG internationale "Médecins Sans Frontières" (MSF) attire l’attention sur la situation des personnes infectées par leVIH et le sida en Guinée. Elle se base sur ses propres constats sur le terrain depuis 2003 qu’elle est présente en Guinée en y menant des programmes contre le VIH/SIDA. MSF est le deuxième plus grand acteur de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH dans le pays et soigne gratuitement plus de 6 000 patients à Conakry.
Selon Corinne Benazech, chef de mission pour Médecins Sans Frontières en Guinée, «Au Centre Médical Communalde Matam, à Conakry, nos équipes reçoivent quotidiennement des patients en stade avancé de la maladie, c’est à dire aux portes de la mort, une situation inacceptable qui pourrait être facilement évitée avec un dépistage précoce de la maladie, et en initiant rapidement un traitement antirétroviral chez le patient en besoin».
Ainsi, dans un communiqué publié à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA ce 1er décembre, l’OBG"Médecins Sans Frontières" «s’inquiète de la situation des personnes vivant avec le VIH/SIDA en Guinée et interpelle le Gouvernement et les bailleurs de fonds sur leur faible engagement concernant la prise en charge des patients».
Selon l’ONG, «en 2011, 40% des personnes infectées vivant avec VIH/Sida sont toujours privées de traitement, soit environ 16 000 personnes sur l’ensemble du pays».
Elle souligne par ailleurs que «La situation des enfants et des femmes enceintes est encore plus critique: seul 1enfant sur 6 qui a besoin de traitement le reçoit et 6 femmes sur 10 n’ont pas accès aux programmes de prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Les conditions d’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH/SIDA en Guinée sont donc dramatiques», relève-telle.
MSF aurait constaté que «Faute de traitements en quantité suffisante dans le pays et aux dysfonctionnements de l’approvisionnement en médicaments, des structures de santé sont contraintes de refuser des patients pourtant éligibles au traitement ARV. Les délais d’attente de traitement s’allongent et les patients risquent dès lors de présenter davantage de complications, voir de mourir».
"Médecins Sans Frontières" souligne d’autre part que «La Guinée fait partie des pays africains à la traine en termes de prise en charge du VIH/SIDA. En effet, faute de moyens financiers et d’expertise suffisants, un certain nombre de standards internationaux de qualité de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA ne sont toujours pas mis en place».
C’est pourquoi, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le SIDA ce 1er décembre 2012, "Médecins Sans Frontières" lance «un appel au gouvernement Guinéen et à la communauté internationale afin qu’ils se mobilisent pour s’engager davantage dans la lutte contre le VIH/SIDA afin d’assurer un accès aux soins gratuits et de qualité à la population Guinéenne affectée et infectée par le VIH/SIDA».
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