Un colonel de l'armée malienne, basé depuis plusieurs mois au Niger avec sa troupe après la prise du nord du Mali par des groupes islamistes, a affirmé avoir échappé dimanche à Niamey à une tentative d'assassinat, une attaque confirmée côté nigérien.
J'ai échappé ce dimanche à une tentative d'assassinat ici même à Niamey, a déclaré le colonel Alaji Ag Gamou.
En treillis et visiblement en bonne forme après l'attaque, le gradé s'est rendu dimanche en fin de matinée au palais de la présidence à Niamey, où le chef de l'Etat Mahamadou Issoufou recevait son homologue malien Dioncounda Traoré, en visite au Niger depuis samedi.
Le colonel Gamou, un Touareg, est le chef de plus de 400 soldats maliens cantonnés depuis début mai près de la capitale nigérienne. Ils ont rejoint ce pays voisin après avoir fui face aux rebelles touareg et aux islamistes armés qui ont pris en avril le nord du Mali après avoir mis en déroute l'armée malienne.
Ce matin à 08H30 (locales, 07H30 GMT), je sortais de chez moi quand quelqu'un a foncé vers moi à moto et a commencé à tirer sur moi, a indiqué le colonel malien. Il a tiré trois balles, qui ont touché ma chemise et mon téléphone portable, a-t-il raconté, soulignant en être sorti indemne.
Mon garde du corps a reçu deux balles dans la cuisse, a-t-il ajouté, précisant que l'agresseur a été remis aux gendarmes nigériens.
Selon lui, le tireur est un Nigérien de 32 ans, à la peau noire.
Plus tôt, une source gouvernementale nigérienne avait annoncé que le colonel Gamou avait été visé par un inconnu armé à sa résidence à Niamey, mais qu'il s'en était sorti sain et sauf. Elle a ajouté que le suspect a été interpellé et qu'une enquête est en cours.
Une autre source malienne sur place a souligné que la vie du garde n'était pas en danger.
Le colonel Gamou était l'un des piliers du système sécuritaire malien dans le nord du Mali jusqu'à la déroute de Bamako face aux insurgés.
Selon des sources concordantes, ses hommes cantonnés près de Niamey pourraient participer à une intervention armée africaine actuellement en préparation pour chasser les islamistes de l'immense Nord malien.
Comme le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra l'avait fait en juillet, le président malien a rendu visite dimanche à la troupe sur son site de cantonnement, en présence du colonel Gamou.
Au porte-parole des soldats qui lui demandait de tout mettre en oeuvre pour mettre ce contingent en situation de combat, Dioncounda Traoré a promis de le faire en vue du combat patriotique pour sauver le Mali.
Dans les mois à venir, nous aurons l'occasion de nous serrer la main au Mali après la grande victoire sur les forces du mal, a-t-il harangué.
Le nord du Mali est désormais contrôlé par trois groupes islamistes armés - dont les jihadistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) - qui ont chassé les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, laïc) avec lesquels ils avaient combattu l'armée malienne début 2012. Ils y appliquent de façon très stricte la charia (loi islamique). – AfricaLog avec agence