Le président égyptien, Mohamed Morsi, a refusé jeudi d'abandonner le projet de Constitution adopté par ses alliés islamistes et les décrets qui lui accordent des pouvoirs quasi absolus, dans un discours télévisé qui n'a rien fait pour apaiser la crise qui gronde dans le pays.
Au lendemain des affrontements autour du palais présidentiel qui ont fait six morts et près de 700 blessés, le président Morsi, visiblement en colère, a accusé certains manifestants de l'opposition d'être des vestiges de l'ancien régime. Il a juré qu'il ne tolérerait pas que quiconque tente de renverser son gouvernement «légitime».
L'armée a établi un périmètre de sécurité autour du palais présidentiel pour maintenir les manifestants à distance, après une nuit d'affrontements entre partisans et opposants au président Mohamed Morsi.
Les soldats ont mis en place des barricades de barbelés à environ 150 m du palais, après avoir ordonné aux manifestants rivaux de quitter les lieux.
Les partisans du président sont partis, mais quelques centaines de militants de l'opposition se sont rassemblés sur une place à environ 300 m du palais.
L'armée, qui a déployé des chars aux abords de la présidence, avait sommé les manifestants d'évacuer les lieux avant 15 h locales.
Cinq manifestants ont été tués et 644 autres blessés dans la nuit de mercredi à jeudi, selon les autorités, dans des affrontements entre partisans et opposants de Morsi près du palais présidentiel, dans le nord du Caire.
Des batailles à coups de bâtons, de cocktails Molotov et de jets de pierre ont eu lieu avec de brèves périodes d'accalmie, et des coups de feu se sont faits régulièrement entendre.
La garde républicaine, une unité de l'armée chargée de protéger la présidence, «a souligné la nécessité d'évacuer les abords du palais présidentiel d'ici 15 h, heure locale, et décidé d'interdire les rassemblements aux alentours» du complexe, selon un communiqué publié par la présidence.
L'armée égyptienne a déployé jeudi des chars devant le palais présidentiel à la suite d'affrontements meurtriers entre partisans et adversaires du président Mohamed Morsi qui a divisé le pays en s'octroyant des pouvoirs exceptionnels.
M. Morsi doit s'adresser à la nation dans la journée à la suite des pires violences depuis son élection en juin, dans lesquelles au moins cinq manifestants ont été tués et des centaines blessés, a indiqué l'un de ses conseillers.
Dans son intervention télévisée, il souhaite tendre la main à l'opposition et appeler au dialogue, a-t-il précisé. «Plusieurs idées sont sur la table».
Durant la nuit, des batailles à coups de bâtons, de cocktails molotov et de jets de pierres ont eu lieu entre camp rivaux aux abords du palais, avec de brèves périodes d'accalmie, et des coups de feu ont été entendus.
Aux premières heures du matin, des chars et véhicules blindés de la garde républicaine, une unité de l'armée chargée de protéger la présidence, ont pris position près de l'entrée du complexe présidentiel et sur une grande avenue qui le longe, dans le quartier d'Héliopolis.
Le général Mohammed Zaki, chef de la garde républicaine, a néanmoins souligné que l'armée ne recourrait pas à la force contre les manifestants. «Les forces armées, et la garde républicaine, ne seront pas un outil de répression contre les manifestants», a-t-il dit selon l'agence officielle Mena.
Scandaient des slogans en faveur de M. Morsi, des centaines de manifestants étaient toujours présents près du palais, de nombreux islamistes ayant dormi sur place dans des tentes ou enroulés dans des couvertures. Certains conversaient avec les équipages des chars. – AfricaLog avec agence