«Que Baïdy Aribot rembourse les 6 millions 200 mille dollars ou rende le permis de cession original à ma cliente», dixit Me Caroline Havers.
Les avocats de la société Sable Mining Africa Limited ont animé une conférence de presse jeudi, 7 décembre 2012 autour de ce qui est convenu d’appeler désormais "affaire Baïdy Aribot".
Au cours de cette rencontre avec les journalistes, ils ont réitéré l’accusation d’escroquerie dont s’est rendu coupable le nouvel entrant dans la mare politique guinéenne.
Justement, c’est pourquoi ont-ils insisté en soulignant qu’il ne s’agit point d’une affaire politique mais plutôt d’une escroquerie portant sur 6,2 millions USD dont s’est rendu coupable M. Aribot au détriment de leur client, Sable Mining.
Selon un membre du collectif des avocats de la société plaignante, Me Mickaël Diakité, «ce procès n’est pas politique et il est loin d’être cela et par ailleurs le dossier est devant le doyen des juges du tribunal de première instance de Kaloum. Je ne peux pas en dire plus, car la procédure est protégée par le secret d’instruction».
De son côté, l’avocate Me Caroline Havers qui est aussi responsable du département juridique de cette société, dira d’entrée de jeu, être venue spécialement de Londres pour expliquer que ce procès n’est pas politique, mais plutôt une affaire d’escroquerie: «nous avons lu récemment quelques articles dans lesquels M. Aribot dit que cette affaire est politique. Selon ma cliente, ce n’est pas le cas. C’est purement une affaire d’escroquerie contre la société [Sable Mining, NDLR]».
L’avocate de remonter le temps: «Nous avons commencé en Guinée en septembre 2010, quand nous avons négocié un contrat d’exclusivité avec M. Cassius Dioubaté [Consul de Corée du Sud en Guinée, NDLR] et aussi M. Baïdy Aribot au nom de Guinea Development Minerals Resource S.A. (GDMR)».
Elle renforce son récit: «En 2010 donc, les deux parties se sont retrouvées à Paris pour finaliser l’accord de cession des 100% d’actions de Guinea Development Minerals Resource S.A. autrement dit, sa cliente, la société Sable Mining Africa Limited acquérait ainsi l’exclusivité».
«A la suite de cette entente, devait-elle préciser, la société Sable Mining a versé un montant de 6.200.000 dollars dans les comptes de l’ex-directeur du Fonds minier Baïdy Aribot à la Société Générale à Paris».
Très sereine, Me Caroline a soutenu ses propos en disant; «les dossiers et autres documents bancaires sont disponibles et vérifiables auprès de la Société Générale à Paris».
Mais, comment s’est-on rendu compte qu’il y a eu supercherie de la part de Baïdy Aribot et de son associé, Ibrahima Dioubaté dit Cassius?
Me Caroline Havers raconte: «deux mois après la signature de l’accord, ma cliente s’est rendue compte qu’une société chinoise du nom de GMP Group exploite son domaine de 1.100 km2 situé dans la préfecture de Kissidougou et nous avons découvert que le permis original n’avait pas été remis à ma cliente. Ce qui ne faisait pas partie du protocole d’accord».
La société va ainsi conclure à une duperie dont elle a été victime de la part du duo Baïdy – Cassius. Et selon son avocate, «c’est sûrement, suite à une entente avec Ibrahima Cassius Dioubaté que Baïdy Aribot a procédé à la signature des deux accords [avec Sable Mining et avec GMP Group, NDLR]». Comme quoi, conclut- elle, «Baïdy détient le double de l’original du permis».
L’alternative exige-t-elle, soit que «Baïdy Aribot rembourse les 6 millions 200 mille dollars» soit qu’il «leur rendre le permis de cession original». Ceci parce que, devait-elle préciser, «la signature de Baïdy était d’importance pour ladite cession. Donc, tout porte sur ce permis».
Baïdy Aribot se refuse à reconnaitre les charges de quelque escroquerie en levant l’équivoque: «D’abord, l’escroquerie, c’est quoi? C’est prendre les avoirs de quelqu’un par des moyens dilatoires pour se les approprier».
Et le mis en cause de repartir: «Franchement, je ne vois pas pourquoi, Sable Mining ou les avocats de Sable Mining peuvent transposer une affaire qui a été simplement et juridiquement traitée comme convention, comme accord entre deux personnes morales, c’est-à-dire Sable Mining et Guinea Development S.A. sur le plan de l’escroquerie alors que les accords sont là, les faits sont patents et deuxièmement, que Sable Mining s’attaque à ma personne. C’est quand même douteux».
AfricaLog a appris de source sûre, que les traces du permis réclamé par l’avocat auraient disparu au CPDM (Centre de Promotion et de Développement Miniers).
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