La Libye a demandé de nouveau mercredi au Niger d'extrader Saadi Kadhafi, l'un des fils de l'ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi, mais le gouvernement nigérien, qui l'accueille depuis septembre 2011, a indiqué n'avoir pris aucune décision sur son sort.
La partie libyenne a relevé les menaces que pose la présence de certains membres de l'ancien régime en Libye aujourd'hui au Niger, indique un communiqué publié à l'issue d'une visite du Premier ministre libyen Ali Zidan à Niamey, où il était arrivé mardi.
La Libye a renouvelé sa demande d'extrader les personnes qui sont demandées par la justice, conformément aux règles internationales, tout en assurant qu'elle seront jugées en Libye avec le respect complet du droit international.
Au cas où ces personnes devaient un jour quitter le Niger, Tripoli insiste pour que ce soit en direction de la Libye et nulle part ailleurs, souligne encore le communiqué.
Le Niger a exprimé sa disponibilité à coopérer avec la Libye pour régler cette question, ajoute le texte, sans plus de précision.
Pour le moment, nous n'avons rien décidé, les discussions vont se poursuivre sur la base de la démarche libyenne et des possibilités qu'offre le droit international, a déclaré à l'AFP le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum.
Même s'il y a eu des personnalités qui étaient entrées au Niger dans le désarroi, beaucoup sont reparties. En vérité ils (les dirigeants libyens, ndlr) ne s'intéressent qu'à la seule personne de Saadi Kadhafi, a-t-il précisé.
Saadi Kadhafi est réfugié depuis septembre 2011 au Niger, qui a invoqué des raisons humanitaires. Niamey a jusque-là refusé de l'extrader, jugeant ne pas avoir de garantie qu'il aurait droit à un procès équitable dans son pays.
Une trentaine de proches du défunt Guide libyen s'étaient réfugiés l'an dernier au Niger. Les autorités nigériennes n'ont pas précisé combien restaient encore sur leur territoire.
Le pouvoir libyen accuse Saadi Kadhafi de s'être emparé de biens par la force et l'intimidation quand il dirigeait la Fédération libyenne de football. Interpol avait émis une notice rouge pour demander à ses 188 pays membres son arrestation.
En février, Saadi Kadhafi avait déclaré dans un entretien télévisé qu'une rébellion émergeait en Libye contre les nouvelles autorités et s'était engagé à regagner son pays, suscitant la colère de Tripoli et l'embarras de Niamey.
Lors d'un entretien mardi soir avec le Premier ministre libyen, le président nigérien Mahamadou Issoufou lui a réaffirmé l'attachement indéfectible du gouvernement nigérien à la paix, à la sécurité et à la stabilité en Libye, et l'a assuré qu'il veillera à ce qu'aucune action hostile de déstabilisation ne soit entreprise contre la Libye à partir du territoire nigérien, selon le communiqué final.
Les deux dirigeants ont aussi exprimé leur volonté commune de contrôler et de sécuriser les frontières entre les deux pays par des patrouilles parallèles coordonnées, censées lutter contre le trafic d'armes et de clandestins dans la zone. – AfricaLog avec agence