Police et gendarmerie: Accusations et démenti. «Police et gendarmerie, c’est la même chose. On joue les mêmes rôles», affirme le porte-parole du Haut Commandement de la Gendarmerie.
Toutefois, «la police est très vite partie en besogne», regrette commandant Mamadou Alpha Barry.
Face à la presse pour présenter les présumés meurtriers de Paul Temple Cole et de Mme Aïssata Boiro, le 9 novembre dernier, la police portait des accusations graves contre un élément de la gendarmerie d’avoir été en complicité avec ces tueurs, en leur vendant l’arme qui aurait servi à la commission du double acte de meurtre.
24 heures après lesdites accusations, le Haut Commandement de la gendarmerie a réagi par la voix de son chargé de communication, commandant Mamadou Alpha Barry qui situe tout d’abord: «écoutez, police et gendarmerie, c’est la même chose. On joue les mêmes rôles».
L’officier de relever par la suite: «quand j’ai suivi le journal ce matin [samedi 29 décembre 2012, NDLR], et que l’on dise qu’il y a un officier de la police qui aurait dit qu’il y a un officier de la gendarmerie qui a revendu l’arme aux présumés coupables et que ces mêmes présumés coupables sont montés dans le véhicule de Mme Boiro et rouler dedans, je dirai que la police est en contradiction avec elle-même».
Et commandant Barry de s’expliquer: «le jour ou Mme Boiro a été assassinée, à quel moment a-t-on su qu’elle a rendu l’âme ? C’est au Centre de santé "Mère et Enfant"», souligne-t-il en précisant que «même le chauffeur ne savait pas que Mme Boiro a rendu l’âme. Donc, c’est pour vous dire que la police est en contradiction avec elle-même», et d’ajouter: «après le Centre de santé "Mère et Enfant", le véhicule est revenu au Commissariat central de Ratoma».
L’officier chargé de communication de la gendarmerie nationale dira par la suite: «quand on vous dit que les bandits ont pris le véhicule de Mme Boiro, monter dedans, rouler et partir, on ne comprend plus rien !», s’exclame-t-il en regrettant que la police soit «très vite partie en besogne».
D’autre part, invite-t-il: «je pense que s’il y avait quelque chose qui concernait la gendarmerie par rapport à l’assassinat de Mme Boiro, le Haut Commandement n’est pas loin du Ministère de la Sécurité ou bien de la DPJ [Direction de la Police Judiciaire, NDLR]. Ils [les policiers] seraient juste venus voir le Haut Commandant, demander des explications, au lieu de partir sur des antennes et dire du n’importe quoi. Je suis vraiment désolé. Mais je ne doute pas de leur moralité, c’est quelque chose qui devrait s’arranger sous peu de temps».
Quid de l’accusation portée contre un jeune gendarme d’être de mèche avec ces présumés tueurs en leur vendant l’arme du crime: «Sidibé dont parle la police, est un officier de gendarmerie. Un capitaine et non un commandant. Mais, c’est un commandant d’unité. La gendarmerie nationale a une éthique et une déontologie qui ne lui permettent pas de vendre une arme à quiconque… ».
Pour commandant Mamadou Alpha Barry, «avec la reforme des forces de défense et de sécurité, tout est surveillé. Le Ministère de la Défense a son œil sur toutes les armes en circulation que les militaires détiennent en République de Guinée. Donc, aucune arme, je dis bien, aucune arme ne peut sortir de nos locaux sans qu’on ne soit informés. Ce n’est pas possible. Parce que toutes les armes sont numérotées, il y a la date de fabrication et répertoriées dans un registre».
Il conclut en ces termes: «Si Sidibé avait revendu une arme à ces présumés coupables, je pense que, automatiquement, on allait vérifier dans le registre et savoir qu’il y a une arme qui manque. Donc, c’est quelque chose qui est pratiquement im-po-ssible».
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