Le président nigérian Goodluck Jonathan s'est demandé si les attaques islamistes contre des lieux de culte chrétiens dans son pays et les autres vagues de violence dans le monde pouvaient être un signe de la fin des temps.
Evoquant les attaques contre les églises au Nigeria, la guerre en Syrie et la crise en Centrafrique, où une rébellion armée a pris le contrôle de la majorité du territoire, M. Jonathan a évoqué l'apocalypse. Cela pourrait-il être une façon claire de nous signaler que la fin des temps est très proche?, s'est-il interrogé devant des fidèles, selon un enregistrement de son intervention.
M. Jonathan s'exprimait dimanche pendant le culte dans une église évangélique d'Abuja de la congrégation EYN, très présente dans le nord-est du pays, fief du groupe islamiste armé Boko Haram.
Pour certains Chrétiens, le chaos est annonciateur de la seconde venue de Jésus, à laquelle ils se réfèrent comme la fin des temps, se basant sur des passages de l'apocalypse, dernier livre du nouveau testament.
Alors que 15 Chrétiens ont été égorgés vendredi dans le nord-est du pays, le chef de l'Etat a également déclaré que Boko Haram avait pour but de prendre le contrôle de la capitale nigériane, mais il a assuré que le groupe n'y parviendrait pas.
En évoquant l'avancée des rebelles en Centrafrique, M. Jonathan a déclaré qu'ils n'étaient vraiment pas loin de prendre le contrôle de la capitale, tout comme Boko Haram veut prendre le contrôle d'Abuja, pour qu'avec le gouvernement, nous partions nous cacher ailleurs.
Si l'idée de Boko Haram est d'empêcher les Nigérians de prier Dieu, ils ne réussiront pas (...) Si l'idée de Boko Haram est d'empêcher le gouvernement d'appliquer la démocratie, ils n'y arriveront pas (...) Avec la volonté de Dieu et votre engagement, les excès de Boko Haram et des autres groupes criminels vont être ramenés à un niveau acceptable, a-t-il affirmé.
Selon les médias locaux, le pasteur de l'église a déclaré que 109 fidèles de EYN ont été tués et 50 églises de sa congrégation brûlées.
On estime que les attaques menées par Boko Haram et leur répression sanglante par les forces de l'ordre ont fait environ 3.000 morts dans le pays depuis 2009. Les musulmans et les autorités nigérianes ont souvent été pris pour cible, mais le groupe s'en est aussi pris aux Chrétiens, menant plusieurs attentats-suicides contre des églises.
Cette année, la période de Noël a cependant été bien moins meurtrière qu'en 2011, où des dizaines de personnes avaient été tuées. – AfricaLog avec agence