Angélique Kidjo est née le 14 juillet 1960, quelques semaines avant l'indépendance de l'ex-Dahomey.
La chanteuse Béninoise débarque sur les scènes françaises avec les chansons de son enfance à Cotonou, de la soul au funk, du rhythm'n blues au high life, auxquelles elle apporte sa verve, sa griffe africaine, en respectant l'esprit des originaux.
Cette vedette internationale, qui partage sa vie entre New York, où elle réside depuis 1997, Paris et le Bénin, sera à La Cigale samedi puis repassera en France fin mai, le 20 à Villejuif et le 22 à Angoulême (festival Musiques Métisses).
Angélique Kidjo a publié fin janvier "Öyö" (Naïve), un album où elle reprend des succès ayant marqué son enfance: "Petite Fleur" d'Henri Salvador, "I've got Dreams" d'Otis Redding, "Samba Pa Ti" de Carlos Santana, "Cold Sweat" de James Brown, "Mube", une ballade immortalisée par Miriam Makeba, son idole.
"Ce disque est un hommage à mon père, qui nous a exposé à toutes ces musiques: il m'a chanté Henri Salvador, Frank Sinatra avec son banjo, Nat King Cole. Il est décédé en 2008 et j'ai eu beaucoup de mal à accepter son départ. Il nous a amené le monde à la maison".
Cette femme bondissante a gardé de ce père, photographe et musicien en plus d'être fonctionnaire des PTT, le goût de la musique et l'esprit d'ouverture, et de sa mère chorégraphe, celui de la danse.
Elle n'hésite pas à s'emparer d'un classique pour le revisiter, introduisant de nouveaux phrasés et les sonorités des langues africaines: fon, yoruba, mina, zoulou. . . "Samba Pa Ti" prend ainsi des couleurs soul avec le swing de la trompette de Roy Hargrove; des percussions africaines agrémentent "Cold Sweat".
Lionel Louéké, un guitariste béninois ouvert au jazz, joue sur l'album et a participé à sa réalisation.
"Il a grandi à Cotonou. Je faisais de la musique avec son grand frère, on faisait des reprises avec le groupe de notre collège. On faisait nos paroles nous-mêmes, on en avait rien à foutre, on comprenait rien à l'anglais alors on baragouinait notre truc", s'amuse Angélique Kidjo.
Les chanteurs John Legend et Dianne Reeves sont parmi les invités du disque.
Angélique Kidjo doit aussi la force des ses interprétations à une voix d'une puissance étonnante, qui a gagné en nuances et en ampleur grâce au travail accompli avec Bill (William) Riley, le coach vocal de Céline Dion, rencontré il y a une dizaine d'années.
"Je fais des exercices pour développer et mes graves et mes aigus et pour donner plus d'ampleur à ma voix afin que je puisse travailler en vieillissant dans plus de registres", explique cette chanteuse qui aura 50 ans le 14 juillet.
Ambassadrice de bonne volonté pour l'Unicef depuis 2002, Angélique Kidjo, a ajouté sa voix à l'appel mondial au don pour apporter d'urgence une aide vitale aux enfants d'Haïti et à leurs familles. Angélique Kidjo a pris sur le temps de sa tournée de concerts européens pour enregistrer à Paris un appel de fonds.
Angélique Kidjo est très demandée. Elle sera le 10 juin, veille de l'ouverture du Mondial de foot, l'affiche d'un méga-concert à Johannesburg. Puis, le 11 novembre au Carnegie Hall de New York, elle mettra en scène sa trilogie consacrée aux musiques afro-américaines, entourée de Youssou Ndour ou Omara Portuondo. – AfricaLog avec agence