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Charles Pasqua à la réputation sulfureuse, chantre des réseaux africains est mort

Jun 29, 2015
Charles Pasqua à la réputation sulfureuse, chantre des réseaux africains est mor

Charles Pasqua, l'un des plus célèbres ministres de l'Intérieur de France et pilier de la droite gaulliste, est décédé lundi à 88 ans, après avoir marqué la vie politique du pays durant des décennies, accompagné d'une réputation sulfureuse.

Ce soir, la France perd l'un de ses plus grands serviteurs, a réagi l'ancien président Nicolas Sarkozy, chef du parti Les Républicains (droite, opposition), faisant part de sa très grande tristesse et une très vive émotion.

M. Pasqua est décédé à l'hôpital Foch de Suresnes près de Paris, a précisé dans un communiqué le président du Conseil des Hauts-de-Seine, département de la banlieue de la capitale dont l'ancien premier flic de France a longtemps été l'une des principales figures.

Nous le savions affecté par la récente disparition de son fils. Il y a encore peu de jours, en dépit de la fatigue et de la maladie, il avait tenu à participer au congrès fondateur des Républicains, a ajouté M. Sarkozy.

Méridional, célèbre pour son accent du sud, jouant de sa faconde pour séduire son public, il avait mis en 2011 un terme à sa carrière politique qui recelait une part d'ombre liée à ses activités au sein de services d'ordre parallèles, de ses réseaux africains et de ses démêlés judiciaires.

Cité dans une dizaine d'affaires (financement politique, vente d'armes à l'Angola), il avait été condamné définitivement en 2010 dans deux dossiers: à 18 mois de prison avec sursis pour le financement illégal de sa campagne européenne de 1999 via la vente d'un casino, et à un an avec sursis dans une affaire de détournements de fonds au préjudice d'une société d'exportation de matériel de sécurité.

Son dernier grand rendez-vous judiciaire date de mai dernier, avec le procès en appel de détournement de fonds publics dans une fondation d'art, pour lequel deux ans de prison avec sursis avaient été requis.

Du Service d'action civique (SAC), sorte de police secrète créée à la fin des années 1950, au ministère de l'Intérieur où il a officié deux fois (1986-88 et 1993-95), son parcours était placé sous le signe du maintien de l'orde.

Il a laissé son nom à une législation restreignant le droit d'asile en juin 1993, a présidé à l'arrestation des membres d'Action directe en 1987, du terroriste Carlos en août 1994, ainsi qu'à la neutralisation en décembre 1994 sur l'aéroport de Marseille d'un commando qui avait détourné un Airbus parti d'Alger.

Charles Pasqua s'est également illustré dans la libération des otages français du Liban en 1988, ainsi que dans celle, en 1995, des pilotes français capturés en Bosnie, sans qu'en aient été clairement élucidées les modalités et conditions.

En 1986, alors qu'il est ministre de l'Intérieur, un jeune homme d'origine marocaine, Malik Oussekine, meurt sous les coups de la police pendant une manifestation étudiante à Paris, suscitant une vive émotion dans le pays.

Il marquera ses deux passages au ministère de l'Intérieur de son empreinte, usant de formules chocs comme il faut terroriser les terroristes ou la démocratie s'arrête là où commence l'intérêt de l'Etat.

En politique, il a passé une bonne partie de sa vie à agir dans l'ombre d'un chef. Entré à 16 ans dans la Résistance, il suit le général de Gaulle. Elu député pour la première fois en 1968, il fonde avec Jacques Chirac le parti RPR en 1976. Mais, à la présidentielle de 1995, il prendra le parti d'Edouard Balladur contre l'ex-maire de Paris, ce qui donnera un coup d'arrêt à sa carrière ministérielle.

Charles Pasqua a présidé aussi pendant 19 ans le conseil général des Hauts-de-Seine, département le plus riche de France, avant de céder sa place en 2004 à son dauphin... Nicolas Sarkozy.

C'est la question européenne qui le sépare de Jacques Chirac. Il milite pour le non au traité de Maastricht en 1992, quitte le RPR et fonde son propre mouvement souverainiste, le Rassemblement pour la France (RPF).

En 2004, après avoir raté une réélection au Parlement européen, il avait fait son retour au Sénat. Il avait décidé de ne pas se représenter aux élections sénatoriales de septembre 2011, mettant ainsi un point final à sa carrière politique. - AfricaLog avec agence

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