L'Union africaine a demandé jeudi la fin des bombardements de l'Otan sur la Libye, indispensable à ses yeux pour ouvrir la voix à une solution politique qu'elle a de nouveau défendue lors d'un mini-sommet extraordinaire à Addis Abeba.
Cet appel figure dans une déclaration adoptée à l'issue de ce sommet et d'autres réunions de haut niveau de l'UA, consacrées depuis mercredi au conflit libyen, a expliqué le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra.
Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a démenti jeudi soir des informations faisant état d'un départ en Tunisie de l'épouse et de la fille du colonel Mouammar Kadhafi et d'une défection du ministre libyen du Pétrole Chokri Ghanem.
Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a appelé à intensifier la pression militaire sur le régime du colonel Mouammar Kadhafi qui, a-t-il estimé, est "fini", dans un entretien publié samedi par le quotidien arabe Al-Hayat.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a affirmé que les bombardements de l'OTAN ne l'atteindraient pas, dans un bref message audio diffusé vendredi soir peu après que Rome eut évoqué la possibilité qu'il soit blessé et en fuite.
«Je vais vous dire que vos bombardements ne m'atteindront pas parce que des millions de Libyens me portent dans leur coeur», a lancé à l'OTAN le colonel dans un message diffusé par la télévision d'État.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a rencontré à Tripoli des chefs de tribus venus de l'est du pays, selon une séquence diffusée par la télévision d'Etat, mercredi soir.
Ces images, qui montraient M. Kadhafi en train de parler aux dignitaires de tribus dans un hôtel de la capitale libyenne, n'ont toutefois pas indiqué la date à laquelle cette rencontre a eu lieu.
Le dirigeant libyen n'est plus apparu en public depuis le 30 avril et l'Otan reconnaît avoir perdu sa trace.
D'intenses combats ont repris dimanche près de Misrata, ville rebelle de l'Ouest libyen assiégée par les forces gouvernementales, alors que les rebelles à Benghazi attendaient des armes de l'Italie.
Les combats se déroulaient à l'ouest de Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, dans la localité de Bourgueya, selon un correspondant de l'AFP.
Les États-Unis ont affirmé jeudi que le régime de Mouammar Kadhafi distribue du Viagra à ses soldats pour violer des femmes, soulignant ainsi que la coalition, accusée par certains pays de dépasser le mandat de l'ONU, est confrontée à un adversaire atypique.
Vladimir Poutine a souligné mardi que la coalition occidentale chargée par l'Onu de faire appliquer une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen n'avait aucun mandat pour chercher à tuer Mouammar Kadhafi.
"Ils disaient qu'ils ne voulaient pas tuer Kadhafi. Maintenant certains responsables disent oui, nous cherchons à tuer Kadhafi. Qui a autorisé cela, y a-t-il eu un quelconque procès ? Qui s'est arrogé le droit de tuer cet homme ?, s'est emporté le Premier ministre russe lors d'une visite au Danemark.
Le gouvernement libyen a demandé mardi la convocation dès que possible d'un sommet extraordinaire de l'Union africaine pour mobiliser le continent et faire face à l'agression extérieure en Libye, a-t-on appris de source officielle.
Ma délégation a proposé la tenue dès que possible d'une session extraordinaire de l'Assemblée de l'Union Africaine, a déclaré à Addis Abeba le ministre des Affaires étrangères libyen, Abdelati Obeidi.