Près de 150 personnes sont mortes noyées ou ont été abattues alors qu'elles fuyaient une attaque du groupe islamiste Boko Haram dans un village reculé de l'État de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, ont déclaré des habitants mardi.
«Des hommes armés de Boko Haram ont attaqué notre village jeudi, ce qui a conduit à la mort d'environ 150 personnes. La majorité des victimes sont mortes noyées dans la rivière alors qu'elles tentaient de s'enfuir», a raconté un habitant du village de Kukuwa-Gari, Bukar Tijjani.
Des dizaines de membres de Boko Haram, arrivés sur des motos et dans une voiture ont attaqué jeudi dernier le village de Kukuwa-Gari, provoquant la panique parmi ses habitants.
«Ils ont immédiatement ouvert le feu, ce qui a poussé les habitants à la fuite. Ils ont abattu plusieurs personnes. Malheureusement, beaucoup d'habitants qui tentaient de s'échapper ont sauté dans la rivière, qui est haute à cause des pluies. Beaucoup se sont noyés», a déclaré un villageois, Modu Balumi.
«Selon notre dernier bilan, nous avons 150 personnes qui ont été soit abattues, ou qui se sont noyées durant cette attaque. Les hommes armés ont délibérément tiré sur un pêcheur qui tentait de secourir les villageois qui étaient en train de se noyer», a-t-il dit.
Il a ajouté que les corps de nombreuses victimes avaient été retrouvés par des habitants à plusieurs kilomètres du village.
La nouvelle de cette attaque a été retardée à cause de la destruction par Boko Haram des réseaux téléphoniques dans les environs du village, situé à environ 50 kilomètres de Damaturu, capitale de l'État de Yobe, depuis le début de leur insurrection en 2009.
«La plupart des habitants, majoritairement des femmes et des enfants, ont couru vers la rivière dans la panique. Ils ont été pourchassés par des hommes armés qui continuaient de tirer dans leur direction. Dans une tentative désespérée de leur échapper, ils ont sauté dans la rivière qui débordait», a raconté Bukar Tijjani.
Un responsable du gouvernement local a confirmé cette attaque, en faisant état de son côté d'un bilan d'environ 50 morts. – AfricaLog avec agence