Accalmie sur le front au nord de Goma où l'armée congolaise se renforce | Alog News | www.africalog.com
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Accalmie sur le front au nord de Goma où l'armée congolaise se renforce

Nov 07, 2008

L'armée congolaise renforçait samedi ses positions sur le front au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), où la situation était calme au lendemain de nouveaux combats et d'un sommet international qui a appelé à un cessez-le-feu. Dans cette même zone, toute proche de la frontière du Rwanda, des informations ont fait état de la présence de soldats angolais en appui aux forces gouvernementales, faisant craindre une possible intervention en retour de l'armée rwandaise.

Aucun tir n'était signalé samedi matin sur la ligne de front à la sortie nord de la petite localité de Kibati (12 km au nord de Goma), où une zone tampon de quelques centaines de mètres sépare les belligérants, a constaté l'AFP.

Des affrontements y avaient opposé la veille les soldats des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) et les combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), avec la menace d'un possible débordement des violences vers Goma, ville d'un demi-million d'habitants où sont déployés près d'un millier de casques bleus.

Vendredi matin, les FARDC avaient progressé d'environ un kilomètre plus au nord, une dizaine de jours après avoir déserté cette zone devant l'offensive rebelle.

Quelque 150 militaires gouvernementaux étaient installés sur place samedi, alors que 200 à 300 autres marchaient en direction du front.

En zone CNDP, des rebelles, par groupes de dix ou vingt, se dirigeaient vers le nord, vers Kibumba (30 km au nord de Goma), donnant l'impression de se retirer de leurs positions avancées sur le front.

"Le front est très mouvant", a commenté le porte-parole militaire de la Mission des Nations unies en RDC (Monuc), le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich.

"Chacun renforce ses positions pour parer à toute éventualité", a-t-il expliqué à l'AFP, estimant que cela n'augurait pas nécessairement d'une offensive à venir.

Parallèlement, une source militaire onusienne dans la zone a fait état samedi de la présence sur le front de soldats angolais aux côtés de l'armée congolaise, sans en préciser le nombre. Ils auraient pris part aux affrontements de la veille, selon cet officier.

Vendredi, une source diplomatique avait déjà indiqué à l'AFP qu'"une cinquantaine de militaires angolais et zimbabwéens était en mission de reconnaissance sur place en appui aux unités congolaises".

Kinshasa a nié à plusieurs reprises la présence de forces étrangères sur son sol, et l'ONU, qui dispose de 17.000 casques bleus en RDC, a aussi officiellement démenti.

Mais "il y a une coopération militaire" entre la RDC et l'Angola et "il y a peut-être des instructeurs angolais dans le pays", a nuancé samedi le lieutenant-colonel Dietrich.

L'Angola, allié de la RDC, était intervenu dans l'ex-Zaïre en soutien au gouvernement de Kinshasa pendant la guerre régionale de 1998-2003 en RDC.

La présence de forces angolaises dans le pays, si elle était confirmée, marquerait une régionalisation du conflit et risque d'être perçue comme une provocation par le Rwanda.

La localité de Kibati se trouve à moins de cinq kilomètres à vol d'oiseau de la frontière rwandaise, dans une zone que Kigali considère traditionnellement comme vitale pour ses intérêts stratégiques.

Ces nouveaux développements interviennent au lendemain d'un sommet qui a réuni à Nairobi le président congolais Joseph Kabila, son homologue rwandais Paul Kagame, et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

En l'absence notable de la rébellion, les participants ont exigé "un cessez-le-feu immédiat" et l'ouverture d'un corridor humanitaire pour venir en aide aux 250.000 déplacés jetés sur les routes depuis la reprise des combats en août.

La rébellion de Nkunda n'a vu dans cette réunion qu'"un nouveau sommet pour rien", augurant mal d'une résolution rapide de la crise.