L'Iran et les grandes puissances ont mis fin mardi à plus de douze ans de crise en concluant un accord historique. Cette mesure rend quasi impossible une bombe atomique pour Téhéran et ouvre la voie à une normalisation avec la communauté internationale.
Les 109 pages de l'accord limitent les ambitions nucléaires de Téhéran en échange de la levée progressive et réversible des sanctions qui étouffent son économie. Ce succès a été conclu après deux ans de négociations acharnées.
L'UE, l'ONU, Téhéran, la Suisse ou encore Londres ont salué un accord "historique", tandis que Moscou poussait "un soupir de soulagement". Ce dénouement est intervenu à un moment où le Proche-Orient est déchiré par de nombreux conflits, dans lesquels l'Iran est impliqué.
Paris a appelé l'Iran à se saisir de l'occasion pour "aider à en finir" avec le conflit en Syrie. A l'inverse, Israël a immédiatement dénoncé une "erreur historique".
Les Iraniens sont descendus dans les rues de Téhéran pour célébrer l'accord, a constaté un journaliste sur place.
Un accord à ce niveau lie pour la première fois la République islamique et les Etats-Unis depuis la rupture de leurs relations diplomatiques en 1980. "Cet accord nous donne une chance d'aller dans une nouvelle direction", a commenté le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu'il était fondé sur les vérifications "et pas sur la confiance".
Deux semaines après la réconciliation avec Cuba, le président démocrate marque d'une nouvelle étape diplomatique la fin de son dernier mandat. L'épilogue est également un succès pour le président iranien Hassan Rohani, pour qui l'accord pourrait "éliminer peu à peu la méfiance" entre les ennemis historiques. Il a promis que son pays ne se doterait "jamais" de la bombe atomique.
L'entente a été arrachée à l'issue de 18 jours d'un dernier round de négociations. L'accord met en musique de grands principes actés à Lausanne en avril: Téhéran s'engage à réduire ses capacités nucléaires (centrifugeuses ou stock d'uranium enrichi) pendant plusieurs années et à laisser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) procéder à des inspections plus poussées.
Le but est de rendre quasiment impossible la possibilité pour l'Iran de fabriquer une bombe atomique. Téhéran, qui nie avoir jamais eu l'intention de se doter de la bombe, aura toutefois le droit de développer une filière nucléaire civile.
Les premières sanctions pourront être levées à partir de 2016 si la République islamique respecte ses engagements. En cas de violation de l'accord, elles pourront être rétablies. Et cette réversibilité durera quinze ans. L'Iran aura accès à plus de 100 milliards de dollars d'avoirs gelés lorsque l'accord sera entré en vigueur, selon des responsables américains.
En revanche, l'interdiction du commerce des armes a été reconduite pour cinq ans, sauf autorisation du Conseil de sécurité. – AfricaLog avec agence